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Projets inspirants

Lutte contre le gaspillage alimentaire et ESS : un duo gagnant !

Publié le 23 juin 2014 - Mise à jour le 21 avril 2021
Diminuer le gaspillage alimentaire et améliorer l'insertion professionnelle des personnes les plus éloignées de l'emploi… Plusieurs régions financent des associations pour atteindre cet objectif. Des pratiques qui, si elles se développent, peuvent aussi créer de l'emploi !

En France, le gaspillage alimentaire s'élève à plus de 9 millions de tonnes par an, soit l'équivalent de 137 kilogrammes par personnes. Chaque Français jette au moins 20 kg de nourriture par an, d'après l'Ademe. En juin 2013, le gouvernement a lancé  un plan national pour la prévention des déchets, composé de mesures qui impliquent tous les acteurs de la chaîne alimentaire, dont les collectivités. Objectif : diviser par deux le gaspillage dans le pays d'ici 2025.

Parmi ces dispositifs : l'introduction de clauses anti-gaspillage dans les marchés publics de la restauration collective, à l'image de celles qui existent pour l'environnement et le développement durable. Des plans régionaux doivent aussi être établis. La Région Ile-de-France s'est déjà lancée dans l'aventure, en établissant, en 2011, un plan régional de réduction des déchets d'Ile-de-France (PREDIF) et en 2013 un plan régional de lutte contre le gaspillage alimentaire. Ce plan impose notamment une clause dans les contrats avec les sociétés assurant les réceptions pour la restauration collective, prévoyant une redistribution des surplus, "sous réserve d'un cadre juridique et sanitaire clair ouvrant une telle possibilité".

Les collectivités locales s'engagent aussi dans des actions de sensibilisation des lycéens et apprentis fréquentant les cantines, et des professionnels du secteurs, cuisiniers comme distributeurs. Elles tentent aussi de développer les liens entre gaspillage alimentaire et économie sociale et solidaire.

Une "camionnette alimentaire"

En Auvergne, élus et acteurs professionnels, associatifs et publics, se sont ainsi interrogés, au cours d'une journée régionale d'information organisée en juin 2014, sur la possibilité pour les collectivités d'organiser la collecte des produits invendus par les magasins. L'opération "Camionnette alimentaire", qui se déroule à Tours, a été mise en avant comme un dispositif reproductible ailleurs : avec ce système, 77 tonnes de produits, représentant 250,000 euros (contre 30,000 euros pour le coût de la camionnette), ont été ramassées dans les superettes du centre-ville de Tours.

Les collectivités soutiennent aussi financièrement des associations qui favorisent l'insertion professionnelle en cherchant à diminuer le gaspillage alimentaire. Le "Potager de Marianne", dont plusieurs collectivités sont partenaires (le Conseil régional d'Ile-de-France et les conseils généraux du Val-de-Marne, des Hauts-de-Seine), récupère ainsi les fruits et légumes invendus de Rungis au profit des épiceries solidaires et des associations d'aide alimentaire d'Ile-de-France.

Cet atelier chantier d'insertion (ACI) a pour objectif de remobiliser des personnes éloignées de l'emploi par une mise en situation de travail : en moyenne, 24 salariés en insertion travaillent chaque semaine à la préparation des commandes et leurs livraisons.

Réinsérer grâce à la réduction du gaspillage alimentaire

En Ile-de-France encore, l'Atelier, centre de ressources régional de l'économie sociale et solidaire, soutient des entrepreneurs sociaux, dont certains travaillent sur cette thématique. Deux projets de ce type sont actuellement soutenus par l'Atelier : Eqosphère, qui, grâce à une plateforme collaborative, met en relation des émetteurs de produits invendus (supermarchés, services publics, grossistes, restaurateurs…) avec des associations qui les redistribuent, et Disco soupe, un mouvement qui transforme fruits et légumes destinés à être jetés en un festin solidaire !

La Région Aquitaine subventionne pour sa part deux associations, les P'tits cageots et Question de culture. "Ces structures d'insertion travaillent sur le maraîchage ; elles récupèrent les fruits et légumes et les transforment au lieu de les jeter," explique Céline Laroche, chef de service IAE-ESS au Conseil régional d'Aquitaine. La Région Bourgogne finance elle aussi depuis plusieurs années une association, Relais Planète Solidaire, qui récolte, transforme, revend et redistribue les fruits abandonnés. A la clé de toutes ces structures : moins de gaspillage et plus d'emplois.

Emilie Zapalski

 

Contacts

Conseil régional Bourgogne
Emilie Buatois
Chargée de mission ESS
Tél. : 03 80 44 37 32, courriel : ebuatois@cr-bourgogne.fr

Conseil régional Aquitaine
Céline Laroche
Chef de service IAE-ESS
Tél. : 05 57 57 09 30, courriel : celine.laroche@aquitaine.fr

Association Relais Planète Solidaire / Fruimalin
Thierry Deiller
Chargé de développement
Tél. : 03 80 74 01 27, courriel : frui.malin@laposte.net

Les articles "Actions en Région" sont réalisés par l'Avise, en partenariat avec l'Association des Régions de France et la Caisse des Dépôts.

Thématiques

Alimentation & agriculture durables
Politiques publiques Région

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