Portrait

SoliCycle

Publié le 10 janvier 2017 - Mise à jour le 05 octobre 2020
L’association Etudes et chantiers Ile-de-France a lancé en 2007 le concept d’atelier-vélo, SoliCycle, pour assurer la promotion de la bicyclette dans une démarche d’insertion professionnelle et d’économie circulaire.

Une activité ancrée dans l’économie circulaire

Solicycle est une des activités de l'association Etudes et chantiers Ile-de-France. Découverte de ce concept d'atelier-vélo par Myriam Dauphin, déléguée régionale, et Mathieu Ferré, directeur adjoint de l'association.

Myriam Dauphin (MD) : L’association Etudes et chantiers Ile-de-France porte 14 ateliers et chantiers d’insertion, dans les domaines de l’entretien des espaces verts, du maraichage et de la restauration du patrimoine notamment. Depuis 2007, nous développons SoliCycle, en nous inscrivant dans une logique forte d’économie circulaire. Nous recyclons près de 2 000 vélos par an, valorisés sous forme de pièces détachées ou de produits d’occasion : 2/3 d’entre eux sont remis en état de rouler. Chaque personne qui adhère à une association SoliCycle peut ainsi acheter un vélo et apprendre à le réparer en atelier, grâce au partage de savoir-faire de nos salariés en insertion.

Un atelier à fort levier d’insertion socioprofessionnelle

Mathieu Ferré (MF) : L’atelier de réparation est, d’un point de vue pédagogique, très innovant. Il permet une inversion des postures : d’apprenants, les salariés de SoliCycle deviennent formateurs. Nous embauchons pour chaque atelier entre 8 et 12 personnes. Une partie de la semaine, elles sont formées à la mécanique par le chef d’atelier et l’encadrant technique, l’autre partie étant dédiée à l’accueil et au conseil aux adhérents. C’est une expérience très valorisante.

L’activité que l’on a permet d’acquérir des compétences multiples, comme l’usage de l’informatique pour la gestion des stocks, les capacités d’animation et de transmission de savoir-faire, etc. Nous avons des sorties positives intéressantes : dernièrement dans une boutique Go Sport par exemple.

Une offre de services en direction des particuliers et des professionnels

Le chiffre d’affaires de SoliCycle repose davantage sur la réalisation d’animations pour des collectivités ou des entreprises que sur la vente de vélos.

(MF) : Nous proposons divers services aux collectivités et aux entreprises. Nous avons une activité d’entretien de flottes de vélos. Nous avons remporté un marché en ce sens avec la direction des affaires scolaires de la ville de Paris. Nous avons aussi vendu une flotte d’occasion à Transdev.

(MD) : On propose également de nombreuses animations autour du vélo, par exemple lors de la Semaine européenne de la mobilité, mais également lorsque des entreprises souhaitent promouvoir la mobilité douce dans le cadre de leur plan de déplacements. Dans ce cas, on vient dans leurs locaux en triporteur avec notre matériel et nos salariés montrent aux collaborateurs de l’entreprise les gestes de base pour entretenir son vélo ou comment le sécuriser et le marquer pour éviter le vol.

Pour l’anecdote, on a un « vélo blinder », qui permet de mixer des fruits et des légumes quand on pédale dessus, on fait des ateliers de détournements d’objets (pour transformer des dérailleurs en bougeoirs ou des chambres à air en porte-clés) et aussi des balades découvertes, etc. Nous sommes en capacité de nous adapter aux logiques événementielles de ce type d’atelier.

Une activité fortement implantée dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville

(MD) : SoliCycle est implanté dans des quartiers prioritaires, où la pratique du vélo est souvent peu répandue, pour en faire la promotion : Les Ulis, Clichy-la-Garenne, Plaine Commune et tout récemment, Porte de Vanves, que nous venons d’inaugurer. Nos ateliers deviennent souvent des lieux de vie de quartier, on crée du lien social.

(MF) : Il est vrai que nous venons également de lancer une nouvelle initiative grâce au Fonds pour l’innovation sociale de l’ESH, au conseil départemental et aux services de Plaine Commune liés au contrat de ville et à la convention de renouvellement urbain avec l’ANRU, pour appuyer l’installation dans les quartiers prioritaires d’ateliers d’autoréparation. Nous allons repérer et former pendant trois ans des habitants intéressés à se lancer dans cette activité, notamment à Epinay-sur-Seine, La Courneuve, Pierrefitte…

Des perspectives de développement

(MF) : Nous avons beaucoup de sollicitations pour dupliquer notre modèle sur d’autres territoires. Nous allons par exemple expérimenter un déploiement dans le cadre des futures gares du Grand Paris. SoliCycle pourrait devenir à terme une franchise solidaire, mais nous préférons parler de la construction d’un réseau, pour accompagner de nouveaux porteurs de projets.

> Retrouvez l’intégralité de cette interview sur : www.socialement-responsable.org

Thématiques

Économie circulaire
Insertion par l'activité économique Innovation sociale

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