Enjeux

Comment concevoir des espaces résilients et solidaires pour répondre aux défis écologiques et sociaux ?

Publié le 18 août 2023 - Mise à jour le 24 août 2023
Vue de Marseille ville
Les nouvelles manières de concevoir les espaces urbains ou « fabrique de la ville » tendent vers davantage de co-programmation et de co-production des espaces. Cette démarche permet d’être au plus près des besoins des usagers finaux qui sont toujours plus nombreux, dans un contexte d’urbanisation croissante.

Les défis de l'urbanisation

D’après les projections de l’ONU, plus des deux tiers de la population mondiale vivront dans des villes en 2050, contre la moitié de la population mondiale en 2017. Cette densification dans les aires urbaines nécessitera d'apporter des réponses adéquates en termes de planification urbaine. D'autant qu'en parallèle, l’urgence écologique appelle à une allocation raisonnée des ressources naturelles dans l’urbanisme et influence la façon dont le patrimoine immobilier et foncier est encadré, qu’il soit public, parapublic ou privé.

 

Pour illustration, la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 inscrit comme objectif la réduction de 50 % du rythme de consommation de l’espace en 2031 afin de freiner l’artificialisation des sols, tout en renforçant les mesures de valorisation de la nature en ville. Ces objectifs font écho à une recherche de sobriété immobilière et de résilience, croisant les valeurs de solidarité et d’utilité sociale de l'économie sociale et solidaire (ESS).

 

De nouvelles façons de concevoir la ville

Les projets et politiques d’urbanisme ont un impact sur des domaines aussi variés que la qualité de vie, l’accès au logement, l’économie locale, la mixité sociale, mais aussi la biodiversité, la mobilité, l’énergie, l’agriculture, les risques climatiques…

 

Une politique ou un projet urbain peut donc avoir de nombreux bénéfices pour le territoire s’il est mené en cohérence avec les besoins locaux. En ce sens, les acteurs de l'ESS disposent d'une place privilégiée pour identifier les besoins des usagers des espaces bâtis, notamment par leurs actions s’inscrivant dans une dynamique d’innovation sociale.

 

En effet, celle-ci implique une réponse directe ou indirecte à une multiplicité de besoins sociaux, qui est propre aux projets ESS. Comme précisé par l’Urban Lab, les porteurs de projets d’utilité sociale « contribuent au développement et à l’attractivité de leurs territoires et favorisent les dynamiques de renouvellement urbain ».

 

Se réinventer avec l’ESS

Parmi les nouvelles façons de concevoir et d’aménager les espaces de vie qui sont impulsées par des structures ESS pionnières en la matière, citons notamment :

  • les initiatives d'urbanisme temporaire ou transitoire : face à une vacance des locaux d’activités commerciales observée à 9,5% à l’échelle nationale, les initiatives d’urbanisme transitoire permettent de valoriser ces espaces sous-utilisés. La coopérative Plateau Urbain agit pour l’utilisation systématique de bâtiments vacants ou en attente de projet futur, en y installant des activités de façon temporaire. Les porteurs de projets d’utilité sociale bénéficient prioritairement de cette action, et peuvent ainsi expérimenter des usages nouveaux et s’ancrer dans les dynamiques locales ;
  • les foncières solidaires : les initiatives telles que Villages vivants, Etic, Base commune, SoCo, Bellevilles ou encore Terre de Liens allient commercialisation d’espaces bâtis ou fonciers avec une visée prioritaire d’utilité sociale. L’action de ces foncières solidaires participe à dynamiser les territoires et à développer des activités à fort impact social en leur donnant un accès privilégié aux lieux qu’elles possèdent ;
  • les tiers-Lieux : sur les 3500 tiers-lieux dénombrés par France Tiers-Lieux en 2022, une majorité dépend des acteurs de l’ESS avec 70% de tiers-lieux en gestion associative ou coopérative. Ces lieux alternatifs sont des leviers d’innovation grâce aux dynamiques collaboratives associées, à l’intégration des besoins du territoire dans leur projet et à la mutualisation de compétences.
  • les spécialistes du réemploi : en lien avec les enjeux environnementaux et les différentes réglementations s'appliquant au domaine de l'urbanisme, de nombreux acteurs de l'ESS impulsent et s'emparent des actions liées à l'économie circulaire dans le bâtiment. En 2023, le déploiement d'une filière à responsabilité élargie du producteur (REP) relative aux produits et matériaux de construction du bâtiment (PMCB) accroit la visibilité des structures de l'ESS pionnières en la matière : recycleries, structures d'insertion par l'activité économique (SIAE) et leurs chantiers associés, agences d'ingénierie proposant des diagnostics... 

Les initiatives de l’ESS proposent des réponses alternatives et innovantes aux défis écologiques et sociaux qui se matérialisent dans nos espaces urbains, et génèrent des activités et des emplois non délocalisables.

Thématiques

Urbanisme

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