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Du concept de smart city aux territoires intelligents

Publié le 12 septembre 2023 - Mise à jour le 23 janvier 2024
Depuis quelques années, la smart city est au centre des débats lorsqu’il s’agit d’évoquer la gestion du territoire et en premier lieu les villes. Ce concept, qui met l’accent sur l’innovation technologique, fait pourtant l'objet de critiques récurrentes pour son « techno-solutionnisme ». Les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) étant aussi des acteurs du développement territorial, quelle place tiennent-ils dans le développement des smart cities ?

Du concept de smart city aux territoires intelligents

Aux origines de la smart city

En 2009, l’entreprise IBM développe le concept de smart city pour désigner l’utilisation des technologies numériques au profit de nouveaux modes de gestion des villes destinés à les rendre plus efficientes et plus résilientes. La smart city est alors avant tout un concept employé par les grandes entreprises technologiques pour déployer à l’échelle d’une ville leurs technologies numériques basées sur la récolte et la gestion des données à des fins d’optimisation du fonctionnement des aires urbaines.

 

Le concept de smart city fait depuis sa création l'objet de nombreuses critiques, dont la plus récurrente porte sur son « techno-solutionnisme ». Ce néologisme signifie que la technologie, et notamment le numérique, serait la solution à tous les problèmes auxquels une ville peut faire face que ce soit en matière de gestion des réseaux, de démocratie ou encore d’accessibilité aux services ou dans l’espace.

La smart city : une démarche de développement territorial

En France, le concept a dès lors beaucoup évolué et renvoie avant tout à une démarche de développement territoriale que peuvent engager les mairies ou les établissements publics de coopérations intercommunales (communauté d’agglomération, communauté urbaine, métropole). La smart city n’est alors pas considéré comme un état ou un objectif à atteindre mais un processus dynamique qui évolue au cours du temps en fonction des besoins. C’est en somme une manière de gouverner.

 

La Banque des territoires défend une vision de la smart city plaçant l’usager-citoyen au centre des préoccupations, y rattachant des enjeux comme l’inclusion numérique, la co-construction ou la valorisation de la diversité des modèles. Pour la Banque des Territoires, la smart city « est avant tout une ville connectée, où la data récoltée permet de rationaliser les politiques publiques et la gestion de la ville ».

 

De la smart city au smart village

On a reproché à la démarche smart city d’être trop centrée sur les villes. Certains se sont donc attachés à transposer le concept au monde rural en créant le dérivé « smart village ».

 

Le Réseau rural national rapporte trois définitions des smart :

  • le smart village est, de la même manière que la smart city, une démarche ;
  • le smart village s’appuie sur les initiatives locales et l’innovation pour créer un territoire durable et résilient où les solutions numériques sont envisagées en priorité ;
  • le smart village accorde par ailleurs une importance majeure à la coopération entre les acteurs du territoire et à la formation d’alliances.

Vers des territoires intelligents ?

Les définitions de smart village, smart city ou encore de ville durable se ressemblant fortement, il ne nécessite sans doute pas d’utiliser des termes différents pour désigner la même chose. C’est pourquoi nous préférerons parler de territoire intelligent qui permet par l’utilisation du mot « territoire » d’englober la diversité des situations, des zones urbaines aux zones rurales.

 

Le terme smart city sera employé pour désigner spécifiquement les espaces urbains quant le terme smart village désignera les espaces ruraux exclusivement. Un rapport remis au Ministère de l’économie, des finances et de la relance et intitulé « De la smart city à la réalité des territoires connectés. L’émergence d’un modèle français ? » définit le territoire intelligent comme « un territoire dans lequel, à travers différents outils numériques, des services publics et des politiques publiques sont pilotés par la donnée ».

« Le modèle français du territoire intelligent est un modèle avant tout politique et démocratique. […] Il recourt aux technologies numériques les plus innovantes avec discernement. Il construit un nouveau modèle de service public hybride qui prévient les nouvelles fractures numériques plutôt qu’il ne les corrige. »
Direction générale des entreprises (DGE)

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