Focus ESS

Quelle place pour le sport dans l’économie sociale et solidaire ?

Publié le 16 août 2023 - Mise à jour le 03 octobre 2023
Le sport est un secteur d’activités essentiel de l’économie sociale et solidaire (ESS) et pour les structures, l’ESS représente un écosystème d’accompagnement et de financement sur lequel elles peuvent s’appuyer ! Pourtant, les structures du monde sportif à statut d’ESS ne savent pas toujours qu’elles appartiennent à l’ESS et ne mobilisent donc pas l’écosystème et l’accompagnement dédiés.

Comprendre la place du sport dans l’ESS : quelques données clés

Une majorité des structures qui composent les secteurs jeunesse et sport sont associatives et le mouvement sportif est tout simplement le premier mouvement associatif français. Il regroupe notamment les 120 fédérations sportives, constituées sous forme associative, qui gèrent la pratique de leur discipline.

 

En France, 24 % des associations sportives relèvent du domaine du sport, soit près d’une association sur quatre !


Par ailleurs, des associations dont le cœur d’activité est dans un autre domaine, par exemple les loisirs ou l’enseignement, proposent également une offre d’activités sportives.

 

L’article 1 de la loi Hamon de 2014 précise que font partie de l’économie sociale et solidaire « les personnes morales de droit privé constituées sous forme de coopératives, de mutuelles, de fondations ou d’associations régies par la loi de 1901 ». De facto, le sport occupe une place centrale dans l’économie sociale et solidaire et le Mouvement Sportif est une partie prenante de l’ESS.

 

En outre, le sport est reconnu pour véhiculer des valeurs telles que l’égalité des chances, le refus de la discrimination, la cohésion et le lien social, qui font partie de l’identité de l’économie sociale et solidaire.

 

Les spécificités des associations sportives

Par leur structuration et leur fonctionnement, les associations sportives disposent de spécificités qui les distinguent des autres associations. Celles-ci sont détaillées dans « Les chiffres clés de la vie associative », un document de référence produit par l’Institut de la Jeunesse et de l’éducation populaire.

 

Tout d’abord, au niveau de l’emploi : bien que les associations sportives représentent 24 % des associations françaises, le sport ne représente que 5 % de l’emploi salarié associatif, étant donné qu'une minorité d’associations sportives seulement sont employeuses.

 

D’ailleurs, alors que les femmes représentent 70 % des salariées du monde associatif, le sport est le seul domaine où elles sont minoritaires !

 

Le sport est le secteur qui regroupe le plus de bénévoles. La majorité des associations sportives, en particulier les plus petites structures, fonctionnent uniquement grâce au travail de bénévoles. On estime à plus de 3,5 millions le nombre de bénévoles dans les associations sportives, ce qui représente plus de 25 % du nombre total de bénévoles.


Précisons qu’on assiste depuis plusieurs années à une mutation du bénévolat avec un engagement plus ponctuel, de proximité et un désengagement de la part des séniors.

 

Pour les associations sportives, très dépendantes du bénévolat, il y a donc un enjeu de trouver les moyens de s’adapter à cette mutation. Autre particularité : l’origine des financements. Les associations sportives reçoivent en moyenne moins de subventions publiques que l’ensemble des associations – même si elles bénéficient d’autres avantages comme la mise à disposition d’équipements, locaux, matériel, principalement par les communes. Leur plus grande source de financement provient des cotisations des adhérents : environ 40 % contre 10 % en moyenne pour les autres secteurs !

 

L’ESS : un écosystème d’accompagnement et de financement pour les structures sportives

Malgré la place majeure du secteur du sport dans l’ESS, les structures du monde sportif à statut d’ESS n’ont pas toujours conscience de leur appartenance à l’économie sociale et solidaire. De fait, elles ne mobilisent pas toujours l’écosystème et l’accompagnement dédié.

 

Conscient de l’enjeu de les aider à progresser dans leurs connaissances des mécanismes de l’ESS, dans la perception de sa plus-value pour leur fonctionnement et activités, le ministère des Sports a d’ailleurs publié en 2018 un dossier thématique « économie solidaire et sport » pour donner aux acteurs du secteur « des clés de compréhension, une grille de lecture du secteur de l’ESS et des pistes pour en tirer parti ».

 

Car pour les porteurs de projet ou dirigeants d’une structure sportive, on peut lister plusieurs intérêts de prendre conscience de leur appartenance à l’ESS :

  • revendiquer leur contribution à l’intérêt général ;
  • faire reconnaitre leur utilité sociale et leur mission de service public ;
  • mobiliser de nouvelles sources de financement ;
  • créer de nouveaux partenariats ;
  • poursuivre une affirmation d’acteur local ;
  • créer un nouveau modèle de gouvernance des associations sportives dans un cadre plus solidaire.

Abonnez-vous à notre newsletter

Et tenez-vous informé.e.s des actualités de l’Avise et/ou de ses programmes

Sélectionnez la newsletter de votre choix