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Nouvelle-Aquitaine

À Bordeaux, Crisalidh renforce les liens entre chercheurs et acteurs de l'innovation sociale

Publié le 29 octobre 2018 - Mise à jour le 21 avril 2021
Le Centre de ressources pour l'innovation sociale par l'action locale et ses initiatives pour le développement humain (Crisalidh) est né en 2016 au sein de l'Université de Bordeaux. L'objectif de cette Chaire soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine, le département de la Gironde et le Crédit agricole : développer des relations étroites entre la communauté universitaire et les acteurs de l'innovation sociale pour contribuer à l'intelligence collective et locale.
Crisalidh

Mobiliser les connaissances empiriques et scientifiques

Crisalidh est opérationnel depuis 2016. Il a été construit en réponse à l'appel à projets de l'Initiative d'excellence de l'université (IDEX) de Bordeaux. Son objectif ? Créer des fonds sociétaux à destination des acteurs socio-économiques. « Pour certains enseignants-chercheurs, il y avait un besoin de rapprocher les acteurs des zones rurales afin de cultiver les relations avec des territoires que certains pensent périphériques », précise Luc Paboeuf, responsable opérationnel de Crisalidh et co-porteur de la Chaire. Le projet est retenu pour préfigurer un centre d'innovation sociétal. Pour le porter, les acteurs se sont tournés vers la Région, le département mais aussi le Crédit Agricole.

Comme le précise Christine Moebs, élue déléguée à l'innovation sociale et sociétale, il était évident pour la Région Nouvelle Aquitaine d'accompagner un tel projet. « La Région est très portée sur les innovations et la recherche. Nous pensons que la recherche doit être diffusée et amplifiée, la Chaire nous permet de le faire ». De plus, les différents acteurs qui l’accompagnent, de la Région au Crédit Agricole ont tout intérêt à avoir une meilleure compréhension des dynamiques qui ont lieu dans leurs territoires, pour éviter par exemple les phénomènes de désertion. « L'objet de nos recherches sont les individus, les acteurs collectifs et les territoires. La Chaire nous permet de valoriser nos pratiques de recherches en les associant aux connaissances tacites d'acteurs de terrain. Les connaissances empiriques et scientifiques ont parfois été opposées. Notre rôle est aujourd'hui de les mobiliser pour faire sens ensemble », ajoute Luc Paboeuf.

Un appel à manifestation d'intérêt de l'innovation sociale

Les travaux entrepris par la Chaire peuvent aussi permettre de faciliter la transmission et les analyses entre les différents acteurs. « Nos recherches peuvent permettre de formaliser ces phénomènes et d'en favoriser la distribution. Nous travaillons sur ce que permet la data visualisation. Nous avons aussi un projet d'atlas dans la Région qui permettra de réaliser une carte de proximité des contenus intellectuels. Cet outil collaboratif va permettre de développer les liens entre les différents acteurs pour mieux saisir et repérer les outils de visualisation. Cela va nous permettre de déterminer ce que l'on pourrait développer », souligne Luc Paboeuf.

En plus de soutenir ce projet, la Région qui s'est prononcée pour une politique en faveur de l'innovation sociale, a lancé un appel à manifestation dédié. « Nous avons lancé un appel à manifestation d'intérêt de l'innovation sociale en ex-Aquitaine, puis étendu à la Nouvelle Aquitaine en 2016. Nous avons soutenu environ 120 projets depuis 2014. Les prochains lauréats sont désignés en milieu et à la fin de l'année. Nous les accompagnons ensuite durant deux ans pour les aider à démarrer. Ce financement s'élève à 1 million d'euros par an pour la Région. », précise Christine Moebs.

Des recherches sur la l'Eusko, la monnaie basque

Grâce à ce partenariat, des problématiques concrètes rencontrées par les acteurs de terrain sont depuis devenues l'objet de recherches. « Nous avons été contactés par Euskal moneta, l'organisme qui a créé l'Eusko. Il s'agit de la monnaie complémentaire basque, la première à avoir vu le jour en France. C'est aussi la première à être passée au tout numérique. Ils nous ont contactés parce qu'ils s'interrogeaient sur leur travail », explique le co-porteur de la Chaire. Ce type de demande prouve que la Chaire peut permettre de développer des collaborations gagnant-gagnant entre le monde universitaire et les acteurs de l'innovation sociale. « Un étudiant en Master 2 a travaillé sur le sujet des monnaies locales pour son mémoire. Il a ensuite répondu à un appel à projets de la région Nouvelle Aquitaine, ce qui lui a permis de décrocher des financements pour continuer de développer le sujet pour en faire une thèse », souligne-t-il.

Le festival des utopies concrètes pour le mois de l'ESS

La Chaire organise aussi des événements pour permettre de faire connaître l'objet de leurs recherches au plus grand nombre. « Dans le cadre du mois de l'ESS, nous organisons le festival des utopies concrètes les 23 et 24 novembre prochain à Hendaye. Nous diffuserons 7 films pour cette première édition. Ils auront pour thème nos objets d'études tels que les monnaies alternatives ou encore les supermarchés coopératifs. Nous souhaitons susciter le dialogue, mais aussi démystifier ce qu'on entend par innovation sociale et par la même occasion le travail des chercheurs », conclut Luc Paboeuf.

 

Elodie Horn

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