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Décryptage
Bretagne

Le mouvement sportif breton construit son projet de territoire avec l'appui du DLA

Publié le 19 avril 2018 - Mise à jour le 14 mai 2021
En Bretagne, le Comité régional olympique et sportif et son réseau départemental se sont associés aux acteurs de huits disciplines dans le cadre d'un accompagnement collectif mené par le Dispositif local d'accompagnement (DLA) régional. Structurer le mouvement sportif au service du développement de l'activité des clubs, favoriser les synergies territoriales, chercher des réponses communes aux défis économiques… Autant d'objectifs que cet accompagnement permet d'aborder avec méthode.
Voiles légères à Saint Malo - © SNBSM

Un accompagnement collectif d'envergure et innovant

Depuis un an, le dispositif local d'accompagnement (DLA) régional de Bretagne - porté par la Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire (CRESS) - réunit une cinquantaine d'organisations de l’ESS autour de l'objectif ambitieux de mieux structurer l'offre sportive de la Région, dans le cadre d'un accompagnement d'envergure et innovant.

A l'initiative du Comité régional olympique et sportif (CROS) Bretagne, cet accompagnement collectif implique également les quatre Comités départementaux olympiques et sportifs (CDOS), ainsi que les échelons régionaux et départementaux de huit disciplines - le badminton, le basket, la danse, l'escrime, le roller sports, le sport pour tous, le tennis de table et la voile. En tout, 780 bénévoles et 95 salariés sont concernés.

"Dans sa méthodologie, cet accompagnement est innovant. Il associe un grand nombre de structures, qui ont rédigé de façon partagée le cahier des charges de l'accompagnement", observe Julie Francès, chargée de mission au centre de ressources DLA Sport porté par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). 

Se saisir du projet sportif territorial pour réfléchir collectivement  

Les associations sportives, en Bretagne comme ailleurs, doivent faire face à des difficultés multiples : la baisse du nombre de leurs adhérents – du fait de l'évolution des pratiques sportives et de la concurrence des clubs privés – et la raréfaction des bénévoles, la diminution des subventions ou encore la nécessité de s'adapter à la nouvelle donne territoriale issue de la loi NOTRe.

Sollicitées par le CROS au moment de la rédaction de leur Projet sportif territorial (PST), les disciplines prennent conscience que, au-delà de leurs enjeux propres, elles font face aux mêmes défis. "En optant pour une réflexion commune dans le cadre de l'accompagnement DLA, les acteurs du mouvement sportif breton ont décidé de se poser collectivement la question : qu'est-ce qu'un projet associatif au service des adhérents et des territoires ?", explique Cécile Sourice, chargée de mission DLA régional à la CRESS Bretagne. 

En mai 2017, les attendus de l'accompagnement sont précisés. Les acteurs aspirent à développer entre eux une culture commune et entendent définir un PST fédéral partagé et décliné sur les territoires par discipline et entre les disciplines. Ils souhaitent enfin se doter d'une vision prospective du secteur sportif dans un contexte mouvant.

Inventer de nouvelles organisations, mutualiser davantage 

A tous les niveaux, l'ambition est bien pour les CROS, les CDOS et les fédérations d'apprendre à jouer plus collectif. "Les ligues et les comités départementaux veulent créer une culture commune pour un projet associatif au service de leurs adhérents", ajoute Julie Francès. Une meilleure coordination s'avère indispensable au sein de chaque discipline, entre le niveau régional et départemental notamment, mais aussi entre les disciplines. 

"L'organisation actuelle est très verticale, avec une relation historique qui s'est développée entre chaque club et sa commune, entre chaque comité et son département et entre chaque ligue et sa région. Ce n'est d'ailleurs pas propre au sport", estime Cécile Sourice. L'enjeu est donc de bâtir une stratégie territoriale et des réponses plus collectives aux besoins. Il s'agit en particulier d'imaginer de nouveaux modèles économiques, reposant davantage sur la mutualisation et la péréquation, mais aussi d'envisager d'autres formes de gouvernance. 

"Un mouvement de fond qui produit de la coopération" 

Conduit sur 40 jours, cet accompagnement DLA donne lieu à une réflexion interne – à chaque discipline d'une part, au réseau CROS-CDOS d'autre part – et à un travail collectif – entre l'ensemble des disciplines, mais aussi entre les disciplines et les CROS-CDOS.

A l'issue d'une première phase de diagnostic ayant donné lieu à une enquête auprès des adhérents, chaque discipline analyse actuellement ses propres résultats avec l'appui du consultant DLA. Les sports croiseront ensuite leurs données ; un séminaire sur la diversification des financements et la mutualisation de l'emploi est par exemple au programme.  

"Ces disciplines ont des formes de structuration différentes. Décloisonner, développer une approche territoriale, c'est un processus lent", analyse Cécile Sourice. Un processus qui suscite en lui-même des effets. "Une interconnaissance s'est créée, c'est un mouvement de fond qui produit de la coopération", poursuit-elle.

Lors du bilan de cet accompagnement, prévu pour septembre 2018, seront notamment identifiées les bonnes pratiques utiles à d'autres territoires désireux de s'engager dans une démarche similaire.

Caroline Megglé 
Crédit photo : SNBSM 

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