Interview
Dispositif local d’accompagnement de l’ESS

Parcours d’une chargée de mission DLA : des origines du dispositif à aujourd’hui

Publié le 11 mars 2021
Sophie Bruneau travaille pour le réseau d’accompagnement BGE dans le Lot-et-Garonne depuis de nombreuses années. Ses fonctions l’ont amené à mettre en œuvre le DLA dès la création du dispositif, en 2002. Elle a ainsi connu les évolutions et la structuration du DLA, au fil des années. Les journées d’accueil du DLA organisées début février ont permis de partager son témoignage auprès de 50 chargés de mission ayant rejoint le dispositif en 2020.

Comment es-tu devenue chargée de mission DLA ?

En 2000, je travaillais à la Boutique de Gestion d’Agen. J’étais alors une jeune consultante en création d’entreprise avec un profil plutôt « marketing » tout en étant maman de deux enfants en bas âge et pleinement investie dans l’associatif. Quand la Direction du Travail nous a confié une mission de suivi des « emplois jeunes », mon directeur m’a choisi naturellement pour cette mission.

J’ai commencé à être en relation avec des associations, des collectivités, des salariés mais aussi des partenaires de l’accompagnement. Sur notre territoire, j'ai ensuite réalisé une étude sur l’impact de la fin des « emplois jeunes ». Puis, le DLA s’est mis en place sous la forme d’une expérimentation sur notre territoire.

Depuis, la Boutique de gestion est devenue BGE, mes collègues ont changé, la plupart de mes interlocuteurs aussi mais je suis toujours là, et depuis tout ce temps, je me dis que je fais un métier formidable.

Quelles sont les spécificités du métier de chargé de mission DLA ?

Le métier de chargé de mission DLA est un métier pluridisciplinaire. C’est la raison pour laquelle en 2010, j’ai préparé un Master généraliste en gestion d’entreprise pour me permettre d’avoir cette vision à 360° sur les sujets financiers, RH ou de communication. Cela m’a permis d’être plus à l’aise pour réaliser des diagnostics auprès de structures aussi diverses qu’une structure médico-sociale de 350 salariés, une école ou une entreprise adaptée.

Un chargé de mission DLA a de multiples casquettes auprès des structures accompagnées : il exerce un rôle d’écoute, de conseil, de mise en relation, mais aussi de prise de recul, de médiation, de synthèse. Il fait aussi fonction de courroie de transmission avec le prestataire qui va réaliser la mission. Mon moment préféré, c’est celui où je me rends dans la structure, où je peux poser toutes les questions sans « rien avoir à vendre ». Mon rôle est d’écouter, de comprendre, d’analyser et de sentir que mon interlocuteur apprécie mon écoute et prend confiance pour aller plus loin ensemble.

Les consultants qui réalisent des prestations de conseils dans le cadre du DLA sont comme des partenaires, ils apportent des ressources qui m’enrichissent. Il faut les respecter, leur laisser la place mais aussi savoir dire quand cela ne va pas, quand on est oublié. Pour moi, le choix du consultant est primordial car la réussite de la mission en dépend.

Enfin, au sein de l’écosystème partenarial qui gravite autour des structures accompagnées, les enjeux sont plus complexes : les informer des projets des structures, communiquer pour susciter de la « prescription », mais aussi rendre compte et valoriser notre travail, tout en leur laissant de la place.

Qu’est ce qui t’anime dans ce métier ?

Ce qui m’anime et qui fait que je suis encore sur ce poste aujourd’hui, ce sont pour partie les liens que j’ai pu nouer avec d’autres chargés de mission de ma région. Nous avons passé beaucoup de moments conviviaux ensemble, en se retrouvant sur deux jours dans des yourtes, des châteaux, des centres de colonies de vacances ou lors des journées nationales du DLA organisées par l’Avise.

C’est aussi la confiance de ma structure porteuse, la nouveauté et la curiosité dès qu’une nouvelle structure me contacte, les expérimentations que je mène notamment en mettant en place des accompagnements collectifs appuyés par un fort réseau régional et national. Enfin et surtout, les retours des structures que j’accompagne, qui n’hésitent pas à m’appeler pour me tenir informée de l’avancée de leur projet.

Chargé de mission DLA, c’est un métier à part, qui n’existe pas dans les codes ROME de Pôle emploi et ne rentre pas les cases. Mes enfants et mes parents n’ont jamais compris ce que je faisais, tandis que mes collègues, qui enchaînent les rendez-vous de création d’entreprises, ont du mal à suivre mes allers et venues, et sont quelque fois impressionnés quand je suis amenée à rencontrer des élus, directeurs de très grosses structures, ministres, etc. !

J’espère que mes 10 prochaines années professionnelles (mes dernières !) m’apporteront toujours autant de satisfaction et que je parviendrai à suivre les transitions numériques.

>> Pour en savoir plus sur le DLA, consultez : www.info-dla.fr

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