Mécénat, bénévolat de compétences, Pro Bono : de quoi parle-t-on ?
Le mécénat est « un soutien matériel ou financier apporté sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un caractère d’intérêt général. » (Arrêté du 6 janvier 1989 relatif à la terminologie économique et financière). Il est régi par la loi du 1er août 2003 dite Aillagon, qui permet aux entreprises de défiscaliser 60% de la valeur des dons réalisés dans la limite de plafonds, financiers ou relatifs au chiffre d’affaires (article 238 bis du Code général des impôts).
Trois formes de mécénat existent : le mécénat de compétences, le mécénat financier et le mécénat en nature. Le mécénat en nature est un don ou un prêt de nature mobilière ou immobilière.
Le mécénat financier est un don en argent émanant d’une entreprise, d’une fondation, d’un micro-don de particuliers ou d’un financement participatif de particuliers (aussi appelé crowdfunding, il s’agit d’une méthode de recherche de financement faisant appel à un grand nombre de particuliers sans intermédiaire financier, souvent via des plateformes dédiées).
Le Pro Bono est un don de compétences défini par Pro Bono Lab comme « l’engagement volontaire de ses compétences professionnelles pour le bien public ». Il prend la forme de mécénat de compétences ou de bénévolat de compétences.
Le mécénat de compétences se définit comme la mise à disposition de salariés de l'entreprise sur leur temps de travail au profit d’un organisme bénéficiaire. Il s’incarne soit par une prestation de service pour agir sur une tâche déterminée, soit par un prêt de main d’œuvre.
Le bénévolat de compétences est, selon Passerelles et Compétences, « une forme particulière de bénévolat qui repose sur le transfert de compétences professionnelles ou personnelles vers une structure associative par le biais de salariés bénévoles intervenant sur leur temps personnel ».
Le bénévolat de compétences est une démarche individuelle, qui a lieu sur le temps personnel des salariés sans que ces derniers aient l’obligation d’en informer leur employeur. Au contraire, le mécénat de compétences s’exerce sur le temps de travail des salariés, rémunérés par l’entreprise.
Écosystème : se repérer parmi les acteurs clés
Soutenir le bénévolat de compétences de ses salariés
Des entreprises valorisent le bénévolat de compétences de leurs salariés en leur accordant des contreparties, telles qu’un aménagement du temps de travail ou une reconnaissance de leur engagement. La Banque Postale met par exemple ses collaborateurs à disposition de Cresus qui mène des actions d’éducation financière pour lutter contre l'endettement
Élaborer des programmes de mécénat d’entreprises
D’autres entreprises structurent des programmes de mécénat d’entreprise, en s’appuyant notamment sur les acteurs du conseil, permettant de penser un appui à moyen voire long terme. Pour les entreprises de l’ESS, il s’agit de bénéficier de compétences spécifiques dont elles ne disposeraient pas en interne ou de manière payante. Ce mécénat de compétences est d’autant plus performant qu’il est proposé en complément d’une aide financière et qu’il dépasse les opérations ponctuelles, notamment à travers un accompagnement stratégique (par exemple à la consolidation du business model ou au changement d’échelle).
Inspirée par des demandes de collaborateurs aux États-Unis et répondant aux jeunes avocats de plus en plus demandeurs, l’antenne parisienne du cabinet d’avocats Mc Dermott Will & Emery a par exemple mis en place une politique de mécénat de compétences, en partenariat avec Pro Bono Lab. La production de mémos juridiques et la réalisation de consultations gratuites avec le Bus de la Solidarité mis en place par le Fonds de dotation Barreau de Paris Solidarité visent à permettre une responsabilisation plus rapide des nouveaux collaborateurs.
Créer des plateformes numériques d’engagement des collaborateurs
Certaines entreprises font le choix de créer leurs propres plateformes d’engagement de collaborateurs, un espace interactif d’animation de l’engagement des collaborateurs. Ces outils permettent par ailleurs une forte visibilité à la démarche d’engagement des collaborateurs et aux projets soutenus et peuvent automatiser le processus de reporting.
En 2017, la Fondation Schneider Electric a par exemple mis en place VolunteerIn afin de permettre aux collaborateurs de Schneider Electric de s’engager dans des projets répondant aux 17 Objectifs de Développement Durable définis par l'ONU. Cette plateforme, qui regroupe des missions de bénévolat de compétences, de mécénat de compétences, est également ouverte aux projets associatifs soutenus par les collaborateurs et soumis à leur vote. Les équipes RH font le lien entre les collaborateurs intéressés et les associations.
Article réalisé avec la contribution de Pro Bono Lab