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Portrait

Tri-Vallées

Publié le 13 novembre 2014 - Mise à jour le 05 octobre 2020
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ZA Terre Neuve Route des chênes 73200 Albertville
Tri-Vallées effectue des activités de collecte, de tri-traitement et de valorisation de très nombreux types de déchets.

Une solution nouvelle face à un besoin mal satisfait

Dans la région d’Albertville, les entreprises locales ont subi de plein fouet les ralentissements économiques qui ont suivi les Jeux olympiques d’hiver de 1992. Parmi celles-ci, l’association Ateliers Albertvillois de Recherche et Travaux (AART) créée en 1987 avait été missionnée pour confectionner des costumes pour la cérémonie d’ouverture des Jeux. A la fin du contrat, faute de clients, la structure n’a pas réussi à redéployer ses salariés sur d’autres champs d’action.

Face à ce constat, Jean-Pierre Saint Germain et Etienne Wiroth, codirigeants de l’association AART, ont expérimenté de nouvelles niches d’activité. Ils ont repéré la gestion des déchets comme une opportunité de développement potentiel. En effet, dans une région attirant toujours plus de touristes, la préservation de l’environnement est devenue une priorité. Les dirigeants d’AART ont en outre considéré ce segment d’activité comme un support idéal pour l’insertion de publics éloignés de l’emploi.

Tri-Vallées est ainsi née de ce constat pour effectuer des activités de collecte, de tri-traitement et de valorisation de très nombreux types de déchets.

Une démarche d’expérimentation et d’innovation

En 1993, AART lance une étude d’opportunité sur la collecte et la valorisation des déchets du territoire. Les résultats confirment les potentialités de développement du secteur. La maison mère du groupe AART expérimente différentes niches, reprises ensuite par la SARL Tri-Vallées créée spécifiquement en 1998 pour les activités de gestion des déchets.

Tri-Vallée développe ainsi des filières locales pour traiter les déchets du territoire qui sont peu ou mal pris en compte par les autres opérateurs. Elle se lance alors successivement dans la collecte et le traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), du textile ou encore des déchets organiques. A titre d’exemple, elle est la seule structure à valoriser les skis usagés.

Toujours dans un esprit d’innovation, Tri-Vallées a lancé Horizon SAS, en partenariat avec deux agriculteurs, cinq collectivités territoriales et une entreprise. Ils travaillent ensemble autour d’un projet de méthanisation à la ferme pour traiter localement les gisements de déchets organiques. L’unité, dont la mise en service est prévue pour 2016, transformera les déchets produits par les collèges, lycées, restaurants, etc. en énergie et compost.

Un projet partenarial

Les collectivités locales ont réellement accordé leur confiance à Tri-Vallées, permettant une montée en charge rapide des activités. Peu de temps après sa création, le Conseil général de Savoie passe commande auprès de l’entreprise pour la réalisation de ce qui devient l’opération Pic Propre (100 000 € de marché annuel). Une équipe d’insertion collecte des déchets en bords de voiries à l’aide de vélos ou véhicules à assistance électrique et les déchets collectés (papiers, plastiques, cartons, etc.) sont réinjectés dans des filières de valorisation. Dès les premières années, des syndicats intercommunaux de traitement des déchets confient également l’exploitation de déchèteries et centres de tri à Tri-Vallées.

Les projets les plus innovants sont également co-portés et cofinancés, à l’image d’Horizon SAS. Sur les 1,8 millions d’euros d’investissement nécessaire pour la réalisation de ce projet, 85% ont été financés par les actionnaires et 15% par l’Ademe et le Conseil régional. Les agriculteurs possèdent 51% du capital de la société et les autres actionnaires, réunis dans une société d’économie mixte, 49%.

La gouvernance même de Tri-Vallées est participative. De société à responsabilité limitée (SARL), Tri-Vallées est devenue société coopérative (Scop - SA) en 2007 pour donner la possibilité aux salariés de s’associer au projet d’entreprise et préparer la succession des dirigeants.  L’équipe cadre, composée majoritairement de jeunes de 25 à 35 ans, était très demandeuse de ce type de gouvernance et de modalités de participation démocratique. En 2014, la Scop compte ainsi 8 associés : 7 associés salariés (3 cadres et 4 employés) et le groupe AART.

Un projet à fort impact

Impact sur l’activité économique : Tri-Vallées exploite en direct 13 déchèteries. Des partenariats se sont noués avec des centres de tri et de démantèlement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Quatre entreprises locales ont été créées grâce à des prises de participation, dont une plateforme de traitement des gros électroménagers froids (GEM) et un centre de tri textiles.

Impact sur l’emploi : Grâce au développement de nouvelles activités, les effectifs de la Scop ont connu une progression constante depuis 2004. En 2014, elle compte 93 équivalents temps plein dont 55 en insertion. Plus de 1 000 salariés ont bénéficié d’un poste en insertion depuis la création de Tri-Vallées.

Impacts environnementaux : Tri-Vallées permet à la fois la collecte et le tri de déchets qui ne sont pas pris en charge par les grands opérateurs, la réduction du temps de transport des déchets en les valorisant localement et la production d’énergie et de compost par l’unité de méthanisation.

 

Pour en savoir plus : retrouvez une étude de cas approfondie de Tri-Vallées, ainsi que quatre autres initiatives socialement innovantes engagées dans l’économie circulaire.

Thématiques

Économie circulaire
Insertion par l'activité économique

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