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Décryptage

Estonie : peu d'entreprises sociales, mais de fortes velléités !

Publié le 25 mai 2014 - Mise à jour le 21 avril 2021
Si les entreprises sociales ne sont pas encore très développées en Estonie, les envies sont là : plus d'un quart des entrepreneurs souhaite lancer des projets dans ce domaine. Pour le moment, aucune législation n'existe en la matière. Des fondations, publiques et privées, soutiennent toutefois ces nouveaux entrepreneurs.

En Estonie, l'entrepreneuriat social est encore peu développé. Mais les velléités sont là. D'après une étude réalisée par l'Université estonienne de Tartu, 26,2% des entrepreneurs sont prêts à lancer des projets dans ce secteur. Pour les femmes, cette proportion s'élève même au-delà, à 55,9%. "Cela montre le fort engagement parmi les habitants estoniens", détaille l'étude. Les entreprises de ce secteur prennent le plus souvent la forme de fondations ou d'organisations non gouvernementales. "Leur but est plus large que le cadre "social" classique, c'est un objectif davantage sociétal, précise l'Université de Tartu, aujourd'hui les entrepreneurs sociaux sont de plus en plus actifs dans la résolution de problèmes auxquels doivent faire face les différentes communautés."

Le plus souvent, ces structures ont deux types d'approches différentes : soit elles sont caractérisées par une approche très marketing, voire libérale, soit elles coopèrent avec les institutions du secteur public.

Au total, on compte actuellement en Estonie quelque 30 770 organisations de ce type. Mais ce chiffre ne comptabilise pas les associations de bénévoles, qui sont généralement trop petites pour être répertoriées. "Ces structures ont pourtant une importance capitale pour le développement de la société civile et particulièrement sur tous les aspects collectifs", souligne l'étude. D'après le rapport de 2012 de la Commission européenne sur l'économie sociale, en Estonie, l'emploi dans ce secteur représente 6,63%, soit 37 850 emplois sur un total de 570 900.

 

Des logiques différentes

Pour le moment, aucune définition de l'entrepreneuriat social n'a été élaborée. D'après Mervi Raudsaar, chercheur à l'Université de Tartu, "fixer des limites dans l'activité de ces entreprises serait pour le moment contre-productif pour le développement du secteur."

Aucune législation n'a été mise en place pour reconnaître ces structures. Des fondations, privées et publiques, ont toutefois été créées pour les soutenir avec des logiques différentes. Certaines, comme la fondation privée "The Good Deed Foundation" soutiennent les entreprises sociales rentables, qui disposent de clients dans différents secteurs. D'autres, comme la fondation publique "National Foundation of Civil Society", privilégie les organisations qui coopèrent avec les municipalités locales, et n'exigent pas qu'elles soient rentables. "Ces fondations apportent des financements, autour de 20 000 euros par entreprise, mais elles offrent aussi des stages et des formations à ces entrepreneurs sociaux. Elles réalisent également des sondages et des enquêtes dans ce domaine", détaille Mervi Raudsaar. Les fondations sont aussi chargées de promouvoir l’entrepreneuriat social. Un incubateur, "Seiku", a également été créé récemment à Tartu, pour aider toute personne qui souhaite démarrer sa propre entreprise sociale", détaille-t-elle, les entreprises sociales ne doivent pas être des instituts de charité. Elles doivent avoir leur propre business plan et être dirigées comme des entreprises classiques."

Emilie Zapalski

 

Pour aller plus loin

Université de Tartu

Mervi Raudsaar, chercheur

Tél. : 00 33 372 737 5440

Courriel : mervi.raudsaar@gmail.com

 

Les articles "Actions en Europe" sont réalisés par l'Avise, en partenariat avec l'Association des Régions de France et la Caisse des Dépôts.

Thématiques

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