Sept recommandations pour réussir son évaluation d’impact

Publié le 02 mai 2023 - Mise à jour le 26 septembre 2023
Aujourd’hui, l’utilité et les apports de l’évaluation de l’impact social et environnemental sont globalement bien compris. Mais, pour la plupart des entreprises de l’ESS, évaluer son impact reste un exercice complexe. Voici un rappel des enjeux clés de l’évaluation de l’impact, suivi de 7 recommandations pour faciliter votre pratique et assurer la réussite de votre démarche.

Les enjeux clés d’une démarche d’évaluation de l’impact

Comprendre les caractéristiques clés d’une démarche d’évaluation permet de prendre les précautions nécessaires pour assurer son utilité, sa pertinence et la réussite de sa mise en œuvre. 

 

Ainsi, avant de lancer une démarche d’évaluation de son impact, il est nécessaire de se rappeler que :

 

  • l’évaluation révèle une tendance partielle de la réalité. On définit toujours un objet partiel d’évaluation. Par ailleurs, tout ne se mesure pas. Pour autant, tout ce qui ne se mesure pas n’en est pas moins intéressant. La mesure, partielle, donne une tendance de la réalité ; 
  • l’évaluation est avant tout un processus. C’est une démarche itérative plutôt qu’un exercice ponctuel.

Est-il possible de mesurer un impact isolé  ?

Établir la démonstration d’une relation de cause à effet entre une action réalisée et un changement produit est souvent complexe, voire impossible. En effet, la chaîne de valeur d’une organisation (activités, résultats et impacts) s’inscrit dans un écosystème et une temporalité au sein desquels de nombreux acteurs sont également vecteurs de transformations. Il est difficile d’appréhender l’ensemble des facteurs externes qui contribuent également au changement constaté et d’isoler l'impact propre à la structure. Deux types de méthodes permettent d’analyser les liens de causalité entre l’action et l’impact généré. 

 

  • Les méthodes d’attribution. Ces méthodes cherchent à déterminer ce qui se serait passé sans l’action. Elles font souvent appel à des analyses contrefactuelles, impliquant la mobilisation d’un groupe témoin (un groupe qui présente les mêmes caractéristiques que les bénéficiaires de l’action, mais n’en bénéficie pas) ; 
     
  • Les méthodes de contribution. Ces méthodes considèrent qu’ « au vu des multiples facteurs qui ont influencé le résultat, l’intervention a eu un effet perceptible » (Mayne, 2012). Elles interrogent directement les parties prenantes pour savoir quelle influence a eu l’action évaluée dans le changement perçu et quels seraient les autres facteurs externes d’influence.

La chaîne de valeur dans son écosystème

La chaîne de valeur dans son écosystème
La chaîne de valeur dans son écosystème

Sept recommandations pour réussir son évaluation d'impact

Développées dans le cadre de l’étude ESS et Création de valeur réalisée par l’Avise, La Fonda et Le Labo de l’ESS, ces sept recommandations constituent des pistes pour changer de point de vue sur l'évaluation de l'impact et encourager les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) à se lancer dans ce type de démarche. Elles sont aussi des prérequis pour réussir sa démarche d’évaluation.  

 

Ainsi, l’évaluation de l’impact devrait  :

L’évaluation de l’impact est un outil de professionnalisation, de gestion et de compréhension des activités et des projets de l’organisation. Elle permet bien sûr de rendre des comptes, notamment sur les ressources utilisées. Mais elle est avant tout au service de l’entité et du collectif.

 

L’ambition de l’évaluation doit être ajustée en fonction des contraintes : la démarche se construit en fonction des ressources humaines, du temps et des finances disponibles. 

L’impact d’une structure s’évalue prioritairement au sein de l’écosystème et du territoire dans lesquels les actions sont menées. Cette approche permet d’évaluer les actions au regard des besoins et des apports des parties prenantes bénéficiaires et contributrices, ainsi qu'à l'aune du contexte territorial. Engager une évaluation dite globale permet de juger et de mesurer la création (ou l’opportunité de création) de valeur économique et sociale.

La démarche d’évaluation gagne à être coconstruite avec les parties prenantes de l’écosystème concerné. Associées à la gouvernance et au pilotage des projets, ces dernières seront ainsi le cœur d’un processus d’évaluation partagé.

Prévoir un cadre d’évaluation dès le démarrage d’une activité ou d’un projet permet d’anticiper la démarche d’évaluation de bout en bout. Mais elle participe surtout à l’apprentissage, à l’innovation et à l’orientation des efforts. L’équipe dirigeante d’une entité peut ainsi développer une culture pérenne de l’évaluation au service de son projet. Quand l’évaluation est pensée dès le démarrage d’un projet, elle permet d’enrichir les réflexions et de ne pas se restreindre à des indicateurs demandés par les partenaires.

 

L’utilité de la démarche évaluative doit être pensée dès le cadrage : elle doit en effet servir à des prises de décision par les dirigeants, les équipes opérationnelles, les financeurs et les partenaires.

Évaluer son impact, c’est chercher à identifier l’ensemble des effets induits par son activité auprès de ses parties prenantes, notamment pour ajuster ses actions en conséquence. Il s’agira alors de chercher à maximiser les effets positifs et à minimiser les effets négatifs détectés.

L’évaluation de l’impact est un processus qui s’inscrit sur le long terme : elle nécessite un temps d’acculturation et de préparation et son élaboration doit être progressive. Elle ne peut se restreindre à un exercice ponctuel et doit tenir compte du délai long qui peut se jouer entre la mise en œuvre d’actions et l’observation effective de leurs impacts. Ainsi, la temporalité est une problématique centrale dans la gestion d’une démarche d’évaluation.

Une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS), forte du constat de la valeur qu'elle crée, dispose d’arguments pour dialoguer avec ses parties prenantes et consolider sa place et son rôle au sein de son écosystème. Elle pourra aussi dialoguer de façon plus précise avec ses financeurs sur ses besoins et les actions à mener pour renforcer positivement son impact. Cette démarche permet de clarifier les ambitions et créer de la confiance entre la structure et ses parties prenantes.

 

L’évaluation doit être une démarche participative et transparente : il s’agit de partager le processus et les résultats avec l’ensemble des parties prenantes (bénéficiaires, bénévoles, administrateurs, financeurs, etc.), de façon transparente (hypothèses prises pour l’évaluation, difficultés rencontrées, limites de la méthode choisie…).

Thématiques

Évaluation de l'impact social
Économie sociale et solidaire

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