Portrait

Fleurs d’ici

Publié le 26 mai 2020 - Mise à jour le 11 avril 2022

Coordonnées

40 rue Laffitte 75009 Paris
Fleurs d’ici, marque de fleurs éthiques cultivées en France, s’est donnée pour mission de sauvegarder la filière horticole française et de soutenir les fleuristes indépendants. La plateforme en ligne propose des bouquets de saison et locaux, en circuit-court.

Une ambition : reconstituer la filière horticole française

Sur le marché français, 9 fleurs sur 10 viennent de l’étranger avec, pour conséquence, la difficulté des petits acteurs horticoles français à se maintenir en activité. « En 1972, il existait plus de 30 000 exploitations horticoles en France, aujourd’hui il en reste environ 3 500 ! », explique Hortense Harang, cofondatrice de la marque Fleurs d’Ici. « Cette disparition a un impact sur l’emploi et sur la biodiversité, avec quantité de terres agricoles cultivées qui disparaissent au profit de projets immobiliers bétonnés. »

Hortense Harang et Chloé Rossignol, deux anciennes cadres de la grande distribution, se donnent pour mission en 2017 de reconstituer la filière horticole. Le principe : l’entreprise propose aux artisans fleuristes de réaliser des bouquets, commandés par des particuliers ou des entreprises, à partir de fleurs cultivées par des petits producteurs locaux. L’entreprise prend en charge le système logistique : gestion et suivi des commandes, achat des fleurs et du feuillage auprès des producteurs locaux et livraison aux fleuristes, livraison des bouquets à l’entreprise ou chez le particulier. Parmi les outils développés, l’équipe a créé une marketplace digitale pour mettre en lien les fleuristes et les producteurs locaux.

Une démarche éthique et holistique

L’entreprise, agréée entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus), défend une démarche éthique et holistique, qui tient compte des réalités sociales, environnementales et sanitaires. « Nous réfléchissons en termes d’écosystème. C’est ce qui nous distingue des acteurs des circuits-courts qui réfléchissent souvent sur une seule forme d‘impact », affirme Hortense Harang, cofondatrice. La relocalisation de l’activité vise à créer des emplois, limiter le nombre de kilomètres effectués par les fleurs et les feuillages et s’assurer que tout est réalisé dans de bonnes conditions.

« Quand les fleurs sont produites en Colombie ou en Équateur, elles sont cultivées par des femmes ou des enfants payés moins de 100 dollars par mois et exposés à de fortes doses de pesticides. Ces fleurs sont cultivées près des aéroports et voyagent ensuite dans des avions cargos réfrigérés », explique Hortense. Un bouquet importé peut contenir jusqu’à 25 substances chimiques interdites et, selon l’Université de Lancaster, réprésenter près de 50 kg de CO2, l’équivalent d’un Paris – Londres en avion.

L’investissement éthique de l’entreprise passe aussi par la recherche d’une juste rémunération pour chaque maillon de la chaîne : les producteurs, les fleuristes et les livreurs. « C’est principalement la livraison qui renchérit le coût du produit », explique Hortense, « mais la livraison est un métier, un métier difficile et qui demande une juste rémunération. Ce n’est pas gratuit contrairement à ce que des plateformes en ligne peuvent faire croire ! ». Cet engagement en faveur d’un prix juste est un vrai défi alors mêmes que les cofondatrices veulent proposer une alternative accessible à tous, avec des tarifs plus attractifs que ceux des autres entreprises.

Une initiative hybride, à la croisée de l’ESS et de la Tech

Depuis sa création, Fleurs d’Ici évolue à la croisée de l’économie sociale et solidaire (ESS) et de l’univers tech. L’ambitieux système logistique mis en place par l’entreprise s’appuie sur un développement technique complexe, une vraie plus-value pour le secteur. « Nous faisons travailler des artisans indépendants, non-digitalisés et qui ne savent pas capter la clientèle qui se développe sur internet », explique Hortense. « Quand vous êtes fleuriste, vous n’êtes pas expert du SEO et des réseaux sociaux ! ». L’entreprise utilise également la blockchain pour garantir la transparence et la traçabilité des produits.

Hortense et Chloé, entrepreneuses ambitieuses, prévoient d’ores et déjà d’étendre leur démarche à d’autres filières d’activités. « On s‘est attaqué à une seule filière dans un premier temps avec l’idée de dupliquer sur d’autres filières : alimentaire et agricole, éventuellement le textile avec le lin. La meilleure façon de fonctionner est de commencer sur une filière pour en améliorer tous les impacts, puis de dupliquer sur d’autres ! ». Aujourd'hui, les fleurs… et demain ?

  • 500

    partenaires fleuristes horticulteurs et livreurs

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