Transition écologique et ESS

La transition écologique est une évolution vers un nouveau modèle économique et social qui apporte une solution globale et pérenne aux grands enjeux environnementaux. La transition écologique amène à repenser nos manières de consommer, de produire, de travailler et de vivre-ensemble.

L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) définit aussi la transition écologique comme « la transformation profonde et progressive du fonctionnement d’un territoire conduite par différents acteurs (pouvoirs publics, citoyens, associations, entreprises, etc.), pour réduire l’empreinte des activités humaines sur l’environnement et parvenir à un développement durable ».

Une transition écologique de nos modes de vie est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique, alors qu’au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, le seuil critique de 1,5°C de hausse de la température mondiale sera dépassé entre 2030 et 2050, selon les dernières estimations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ce qui entraînera un emballement irréversible des dérèglements climatiques. Selon ces mêmes estimations, les activités humaines auraient d’ores et déjà provoqué un réchauffement planétaire compris entre 0,8 °C à 1,2 °C au-dessus des niveaux préindustriels.

Selon le Centre de ressources du Dispositif local d’accompagnement de l’ESS (DLA), coporté par France Nature Environnement et ESS France, la transition écologique comporte cinq grands enjeux, qui sont tous liés entre eux : 

• le changement climatique ;
• la perte accélérée de la biodiversité ;
• la rareté des ressources minières ;
• la multiplication des risques sanitaires ;
• la dégradation de la cohésion sociale.

Parce que les populations les plus précaires sont aussi les plus vulnérables à ces différents enjeux, l'action pour assurer la transition écologique de notre modèle de société doit s'inscrire dans une perspective sociale de lutte contre l'accentuation des inégalités.

Par les valeurs qu’ils portent, les acteurs de l’ESS jouent un rôle de pionniers en matière d’innovation sociale et environnementale, dans des secteurs très variés comme l’agriculture et l’alimentation, l’habitat ou encore l’énergie, en créant notamment des emplois non délocalisables dans des niches écologiques souvent sans marché lucratif établi. 

Des initiatives telles que la collecte et le recyclage de textiles, initiées par des organisations comme Label Emmaüs dès ses débuts, illustrent ce rôle avant-gardiste. D’autres structures comme le réseau Envie se sont ensuite illustrées dans le traitement de déchets spécifiques, comme les déchets électroniques. Grâce à leur engagement précoce dans l’économie circulaire, ces acteurs sont aujourd’hui reconnus comme leviers pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), fixés par les Nations Unies en 2015.

Comme le relève le Labo de l'ESS dans son rapport « Réussir une transition écologique juste », publié en 2024, les acteurs de l’ESS œuvrent également pour lutter contre les inégalités sociales et environnementales, qui sont bien souvent liées les unes aux autres.

Comme le souligne le Labo de l’ESS, il existe différentes inégalités, qui affectent inégalement les populations et les territoires : 

• des inégalités d’exposition, de sensibilité et d’accès aux ressources ;
• des inégalités face aux impacts des politiques environnementales ;
• des inégalités dans la participation à la définition des politiques publiques ;
• des inégalités de contribution aux dégradations environnementales.

De nombreux acteurs, notamment issus de l’économie sociale et solidaire, sont à pied d’œuvre dans les secteurs d’activité suivants :  

Les énergies renouvelables

Encourager le développement des sources d’énergie renouvelable comme le solaire, l’éolien, et l’hydroélectricité représente une solution majeure pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, diminuer notre dépendance aux ressources non renouvelables, promouvoir une économie bas-carbone et durable, tout en générant de l’emploi dans les métiers de l’environnement.

La mobilité durable et écologique

Augmenter les financements publics pour des transports écologiques (transport en commun, lignes ferroviaires locales, vélo) contribue à réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre et à dégager du pouvoir d’achat grâce à des modes de transport moins énergivores.

L’habitat durable

Le modèle agricole actuel impacte l’environnement et maintient souvent les agriculteurs dans une situation économique difficile. Réorienter les pratiques vers l’agroécologie et l’agriculture biologique pourrait ainsi favoriser la préservation des écosystèmes, de la biodiversité, et soutenir la santé des agriculteurs et des consommateurs.