Découvrez la dernière enquête du Mouvement associatif sur la situation financière des associations

Des niveaux de trésorerie faibles
Le Mouvement associatif, le Réseau National des Maisons des Associations (RNMA) et Hexopée ont publié début avril une enquête sur la situation financière des acteurs du secteur associatif.
Objectif de cette étude, réalisée avec l'appui de l’Observatoire Régional de la Vie Associative (ORVA) des Hauts-de-France : évaluer l’impact des baisses de financement annoncées sur le secteur associatif. Sur la base de 5 557 témoignages de dirigeants associatifs, dont 69 % dirigeant des associations employeuses, cette étude brosse un panorama exhaustif des nombreux enjeux qui fragilisent aujourd'hui les associations françaises.
Premier constat : le niveau de trésorerie des acteurs associatifs est faible. L'étude révèle ainsi que près d’un tiers des associations employeuses (31 %) disposent d’une trésorerie inférieure à trois mois d'exploitation, tandis que 61 % des associations employeuses indiquent ne pas être en capacité de couvrir plus de six mois d'exploitations avec leur niveau de trésorerie actuel.
Les associations employeuses opérant dans les secteurs de l'éducation, de la formation et de l'insertion sont les plus touchées par le phénomène, alors que 32 % d'entre elles indiquent ne pas disposer d'un niveau de trésorerie suffisant pour couvrir plus de trois mois d'exploitation.
De manière générale, 54 % des associations employeuses indiquent rencontrer des problèmes de trésorerie, tandis que 69 % d'entre elles déclarent que le montant de leurs fonds propres en mars 2025 est fragile ou nul. Pour répondre à ces enjeux, ces dernières envisagent différentes solutions. À commencer par la négociation (61 %) ou le recours à des emprunts bancaires (35 %). Le financement Dailly est également une solution envisagée par 20 % des associations employeuses.
Face au manque de solution, de nombreuses associations nous indiquent rechercher des dons, du mécénat ou des financements privés, elles cherchent également de nouveaux financements publics. Les associations évoquent ensuite adopter des stratégies internes de réduction des activités ou de mobilisation des fonds propres, avec d’inévitables conséquences sur les activités.
Des financements en baisse
À cette situation délicate s'ajoute un manque de prévisibilité sur les financements que pourront obtenir les associations. Alors que près de la moitié des renouvellements de subventions n’ont pas encore abouti, 5 % des demandes ont d’ores et déjà été refusées.
Parmi les subventions attribuées, 25 % sont en légère baisse et 20 % en forte baisse, indiquent les dirigeants des associations employeuses et non employeuses. Cette diminution des financements concerne l’ensemble des bailleurs : État, collectivités et financeurs privés (fondations et entreprises).
Les associations employeuses opérant dans les domaines de l'humanitaire, du social et de la santé sont celles qui accusent les plus fortes baisses de financement (voire refus), devant les associations employeuses opérant dans les domaines du sport ou de la culture. Tous secteurs confondus, 67 % des associations employeuses indiquent que la conjoncture actuelle (incertitude budgétaire, arrêt de dispositifs, etc.) impacte déjà leurs activités.
Pour faire face à ces enjeux, les associations employeuses envisagent (ou ont déjà procédé à) une diminution de certaines activités (27 %), la révision globale de leur projet associatif (15 %), l'annulation de certaines activités (15 %), ou encore l'augmentation de leurs cotisations ou de la participation demandée à leurs bénéficiaires (14 %).
Sept mesures pour soutenir les acteurs associatifs
Pour les structures employeuses, le principal levier d’ajustement reste toutefois la réduction de leurs dépenses en ressources humaines. Elles sont 18 % à indiquer qu'elles ne remplaceront pas les départs de leurs salarié⸱e⸱s, 16 % à annuler ou retarder leurs recrutements et 8 % à mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi ou à procéder à des licenciements économiques.
C'est sur ce tableau inquiétant que les auteurs de cette enquête appellent à sept mesures fortes de soutien aux associations pour leur permettre de faire face à la situation :
- Simplifier les démarches bancaires des associations avec des outils adaptés à leurs modèles.
- Renforcer les acteurs de l’accompagnement qui interviennent auprès des associations (dont le DLA, Dispositif local d'accompagnement des entreprises de l'ESS, opéré au niveau national par l'Avise, ou Guid’Asso), particulièrement en situation de procédure collective (Prev’Asso).
- Fournir des données précises sur les baisses de financement au monde associatif en cours dans les collectivités territoriales.
- Donner davantage de visibilité financière aux associations.
- Développer les outils d’une gouvernance mixte du financement des associations à l’échelle nationale et locale.
- Renforcer les financements pour le monde associatif lors du prochain projet de loi de finance notamment du Fond de Développement de la Vie Associative en augmentant la part des comptes bancaires inactifs à 60 %.
- Adopter une fiscalité davantage favorable aux associations.
Découvrez notre cartographie des offres de financement dédiées à l'ESS

Réalisée par l'Avise, cette cartographie présente les différentes offres de financement mobilisables par les entreprises de l'ESS en fonction de leurs besoins, leur statut et leur stade d'avancement. Vous pourrez y retrouver des solutions de financement par subvention, dotations et dons, des outils de fonds propres ou quasi-fonds propres ainsi que différents types de prêts et de garanties, en fonction du statut et du stade d'avancement de votre projet (émergence, création, consolidation et changement d'échelle).