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Interview
Achats socialement responsables

Bilum : fabrication éco-responsable et insertion

Publié le 16 février 2018 - Mise à jour le 04 mars 2020
Depuis 2005, Bilum donne une seconde vie aux matières mises au rebut et les recycle en une large collection de sacs et d’accessoires au sein d'une chaîne de production installée en France et fortement liée à l'offre de services des structures de l'insertion par l'activité économique.
Les produits fabriqués par Bilum

La démarche en 8 questions à Hélène de La Moureyre, fondatrice de Bilum

Quelle est l’histoire de Bilum ?

J’ai créé Bilum en 2005, après avoir travaillé 7 ans dans l’affichage évènementiel, notamment les toiles publicitaires géantes installées sur les périphériques des grandes villes, les façades d’immeubles en travaux, les grands magasins, etc.

A l’époque, rien ne se faisait pour ces toiles ultra résistantes en PVC, ni en termes de recyclage (Texyloop a émergé depuis) que de réemploi ou transformation. Forte de ce que je voyais autour de nous dans les pays en voie de développement, où cette matière ultra résistante est récupérée et réutilisée (jusqu’à servir de toits dans les favelas), j’ai décidé de lancer Bilum. Ces toiles, imprimées aux couleurs des annonceurs, me semblaient en outre très graphiques et colorées, ce qui en faisait une matière intéressante pour créer des sacs et accessoires uniques.

sJ’ai cherché de ateliers de confection à proximité de Paris, où je vis et d’où proviennent la plupart des matières. C’est un ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail, accueillant des personnes en situation de handicap), qui a été le premier à me faire confiance. Nous étions les premiers à nous lancer et le projet paraissait fou à l’époque. Beaucoup n’y croyaient pas mais l’aventure Bilum a commencé !

Avez-vous une démarche de responsabilité sociétale ?

Nous fonctionnons sur un circuit ultra court et emprunt de bon sens. Notre atelier-bureaux-show room est à Choisy le Roi, où nous récupérons, stockons et préparons les matières. Nous les coupons et trions sur place, avec l’aide d’une entreprise d’insertion sociale, qui détache du personnel chez Bilum. Le nettoyage des toiles se fait à la main, toujours par le personnel détaché d’une entreprise d’insertion sociale, à l’éponge, avec des lessives vertes, morceau choisi par morceau choisi. Les fabrication, confection ou façonnage, selon la matière, sont confiés à sept ateliers différents, tous situés en France, voire en région parisienne.

Avec quelle structure de l'insertion par l'activité économique travaillez-vous ? 

Nous travaillons avec une entreprise d’insertion pour la préparation et le nettoyage des matières, Insertion Service, située à Saint-Maur-des-Fossés, ainsi qu'avec 3 ESAT et EA pour la confection des sacs et accessoires.

Les prestations que nous leurs confions :

  • Préparation, tri et nettoyage des matières (Insertion Service)
  • Couture, confection, façonnage (ESAT)
  • Impression de nos leaflets, imprimés sur papier cartonné PEFC, qui sont joints à chaque pièce (ESAT).

Nous envisageons de confier aussi la logistique de notre boutique en ligne, que nous sommes actuellement en train de complètement remodeler et moderniser.

Quels avantages trouvez vous à ces partenariats par rapport à d’autres prestataires plus classiques ?

Tous nos projets font appels à une SIAE ; elles font partie intégrante du process. Que ce soit dans la préparation, la coupe ou le nettoyage d’une toile annonçant une exposition du musée du Louvre, ou des gilets de sauvetage d’Air France qu’ils préparent en enlevant le bec de gonflage, la tirette ou la sangle de blocage. Sans compter la fabrication.

Insertion Service, et plus généralement les entreprises ou associations d’insertion, nous offrent une grande souplesse d’intervention. Ils nous arrivent de prendre trois personnes en même temps durant une semaine, puis personne pendant quelques jours. Travailler avec ces structures permet une élasticité indispensable dans notre métier où il n’y a aucune régularité des commandes.

En outre, certaines personnes sont parfois doublement plus efficaces que d’autres. Les tâches que nous leur confions sont assez simples au début et selon leur profil et leur compréhension, nous leur donnons plus. Quoiqu’il en soit, nous sommes toujours satisfaits.

Comptez-vous travailler avec d’autres acteurs de l’insertion par l’activité économique ?

Bien sûr. Nous avons lancé Bilum avec les sacs et accessoires confectionnés dans des toiles publicitaires géantes. Depuis nous travaillons des drapeaux, des uniformes, des ceintures de sécurité, des toiles d’airbag, des voiles de bateau, des affiches abribus papier... Au fur et à mesure de notre développement, nous travaillons avec de plus en plus d’acteurs et partenaires différents. Dans ce mouvement, nous continuerons ces partenariats pour la production de nos produits, d'autant que de belles commandes s'annoncent, dans le cadre de nouveaux partenariat comme ce troisième contrat que nous venont de signer avec Air France.

Thématiques

Achats responsables
Transition écologique Économie circulaire Handicap Innovation sociale Insertion par l'activité économique

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