Décryptage

Évaluer son impact dans un contexte de difficultés : pourquoi et comment faire ?

Publié le 09 septembre 2025 - Mise à jour le 25 septembre 2025
Dans un contexte de difficultés financières, mesurer son impact demeure une démarche utile et importante. Pourquoi et comment mener une évaluation d'impact simple et pertinente ? Comment adapter sa démarche à des contraintes financières ou opérationnelles ?

Évaluer l'impact pour améliorer et valoriser son projet

  • Consolider son plaidoyer : pour la plupart des structures ayant mené une évaluation d’impact, un des principaux bénéfices est de pouvoir consolider son plaidoyer en s’appuyant sur les résultats de l’évaluation. Ces résultats permettent de valoriser aussi bien les activités réalisées par la structure, en mettant en lumière leurs effets sur les bénéficiaires, que les bénéficiaires eux-mêmes (leurs besoins, les effets du programme qu’ils perçoivent). 

     

  • Renforcer le dialogue avec les partenaires et financeurs : dans un contexte de raréfaction des financements publics, renforcer la relation avec les partenaires et financeurs peut aider la structure à pérenniser ses projets et programmes. Des données d’impact explicites, que ce soit sous la forme de chiffres ou de témoignages, montrent clairement l’engagement de la structure et la qualité des projets menés. 

     

  • Améliorer la compréhension et l'adaptation aux nouveaux besoins socio-économiques ou à leur évolution : la démarche d’évaluation n’est pas une fin en soi mais un moyen de dialoguer avec ses bénéficiaires et ses parties prenantes. Cela permet de comprendre l’évolution de leurs besoins et de leurs situations, d'améliorer les projets en tenant compte de ces évolutions et de montrer l'adaptation de vos projets au territoire. 

6 conseils pour mener simplement sa démarche d’évaluation d’impact social

Prioriser ce qu’on veut évaluer 

Pour éviter de mener une démarche trop ambitieuse et potentiellement lourde à porter, il est judicieux de prioriser ce qu’on va évaluer. Il ne s’agit pas d’évaluer toutes les activités de la structure, ni même tous les aspects d’un projet. 

 

Il est préconisé de faire le choix d’un programme phare qui fonctionne depuis plusieurs années et de se concentrer sur une dimension importante de ce programme pour la structure. Par exemple, l’amélioration du sentiment de confiance en soi des jeunes bénéficiaires. 

Cela peut faciliter :

  • la mobilisation des parties prenantes avec qui on a l'habitude de travailler,
  • le choix des indicateurs : avec moins d’indicateurs, on obtient plus de précision ;
  • la collecte de données, avec une seule population à interroger par exemple.      

 

Choisir les méthodes les plus simples et adaptées à la structure 

Pour éviter de mobiliser des ressources humaines et financières trop importantes, le choix de la méthode pertinente est précieux. 

Pour les structures de petite taille ou ayant peu de moyens à allouer, privilégier des méthodes simples comme une série d’entretiens auprès de parties prenantes clés, suivie d’un sondage court auprès de la population ciblée. Quelques verbatims et chiffres clés pertinents sont suffisants pour valoriser une activité. 

 

S'appuyer sur les référentiels existants 

Dans la phase de définition des indicateurs, il est très important de ne pas repartir de zéro. De plus en plus de référentiels généraux et sectoriels existent et peuvent être adaptés aux enjeux de votre structure. Des ressources sont proposées, sous la forme de référentiels d’indicateurs généraux, démarches sectorielles, d’études de cas, ou de rapports d’évaluation consolidés

 

Utiliser la démarche d’évaluation d'impact social pour renouer le dialogue avec les parties prenantes

La démarche d’évaluation peut être l’occasion de partager des informations, échanger voire même travailler avec les parties prenantes impliquées dans le projet. Ainsi, elle permet d'identifier des axes d'amélioration opérationnels ou stratégiques. De plus, les temps forts de la démarche, s’ils sont ouverts à la participation, peuvent permettre de renforcer les liens avec ces acteurs

 

Capitaliser sur la démarche et les résultats 

Une fois la démarche menée, il existe plusieurs manières pour capitaliser sur les résultats : des actions de communication, des stratégies de plaidoyer, des initiatives destinées à influencer la prise de décision publique ou sectorielle etc. 

 

Pour faciliter ce travail, plusieurs bonnes pratiques :

  • choisir les bons indicateurs à communiquer : la combinaison d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs est souvent efficace. Vous pouvez aussi les adapter en fonction de votre cible et de ses intérêts ;
  • adapter son discours selon la cible : facilitez l’adaptation des informations partagées à votre cible. Par exemple avec une grille d’argumentaires à double entrée : une entrée rationnelle (chiffres, résultats concrets) et une entrée relationnelle (récits de vie, verbatims d’entretien) ;
  • contextualiser les résultats : racontez la démarche, expliquez les chiffres en donnant votre interprétation et valorisez les acteurs du terrain qui ont participé en leur donnant la parole ;
  • trouver les bons moments pour communiquer : pour éviter l’essoufflement dans la communication, communiquez sur vos résultats aux moments forts de la structure (conseil d’administration, évènements, rapport d’activité etc.).

 

Rendre la démarche collective

Si votre structure fait partie d’un réseau, par exemple un réseau sectoriel ou professionnel, s’adresser à une ou plusieurs têtes de réseau pour porter des évaluations communes peut s’avérer utile. En effet, les structures partagent souvent des enjeux et problématiques communes, et pourront donc utiliser les mêmes indicateurs voire les mêmes outils. Il est donc préconisé de créer une coalition avec vos parties prenantes, lorsque cela est pertinent.

Cela permet une mutualisation des méthodes et outils, un allègement des coûts, mais aussi des retours d’expérience et un renforcement du plaidoyer sectoriel

 

Cela peut prendre plusieurs formes : 

  • co-créer un référentiel commun ;
  • mener sa démarche d’évaluation en parallèle ;
  • co-porter une réponse à un appel à projets pour obtenir une subvention. 

Anticiper et simplifier sa démarche : quelques bonnes pratiques

Pdmi2024_Evaluation transformative

Bien anticiper et réfléchir la conception de la démarche et l’implication des parties prenantes peut permettre de faciliter la mise en œuvre de l’évaluation, voire en faire un levier de transformation

Dans le cadre des Petits déjeuners de la mesure d’impact 2024, Convergences, Improve et l’Avise ont identifié des bonnes pratiques pour fluidifier la démarche et s’assurer qu’elle soit bien vécue par les équipes.       

Thématiques

Évaluation de l'impact social
Évaluation de l'impact social

Abonnez-vous à notre newsletter

Et tenez-vous informé.e.s des actualités de l’Avise et/ou de ses programmes

Sélectionnez la newsletter de votre choix