Interview
Florence Delisle, fondatrice de Habitats des Possibles

« Je ne vois pas comment on peut s’en sortir sans accompagnement »

Publié le 06 février 2019 - Mise à jour le 11 avril 2019
La fondatrice de l’association Habitats des Possibles, solution d'habitat partagé qui veut répondre aux besoins d’alternatives entre le domicile et la maison de retraite pour les seniors, revient sur les parcours d’accompagnement dont elle a bénéficié depuis sa création en 2016.
Schéma étapes d'accompagnement de Habitats des Possibles, Avise 2019
Florence Delisle Errard, fondatrice de Habitats des Possibles

"Savoir frapper aux bonnes portes pour bien démarrer son projet"

"L’accompagnement nous a permis de prioriser notre offre, c’est essentiel au départ !" Depuis la création d’Habitats des Possibles, en 2016, Florence Delisle-Errard, présidente de l’association, a su frapper à de nombreuses portes pour mener à bien son projet d’habitats partagés pour retraités – une alternative à la maison de retraite.

Implantée dans le Sud-Ouest, elle a notamment tissé des liens étroits avec l’association ATIS, basée à Bordeaux. Dans le cadre de l’incubateur d'ATIS, Habitats des Possibles a ainsi bénéficié de 70 heures de formations et d’ateliers collectifs, d’un accompagnement individuel (avec des rendez-vous réguliers), et d’une intégration à un réseau de partenaires et à une communauté d’entrepreneurs sociaux. Parfait pour démarrer d’un bon pied et mieux cadrer son projet : "Nous mettions sur le même plan la volonté d’accompagner à l’autogestion, l’innovation territoriale et l’innovation écologique. Nous voulions communiquer sur l’ensemble de ces sujets", se souvient-elle. Une erreur. Au fil des mois, le message s’est donc affiné, priorisé.

Lauréate du prix de la Fondation Cognacq Jay en 2016, la structure a également bénéficié, dans ce cadre, du programme Start Up de l’incubateur social Antropia, en plus de l'incubation d'Atis. Ancienne salariée d’Aquitaine Active, la jeune entrepreneure était déjà familière avec les enjeux de l’entrepreneuriat social. Cependant, ces deux accompagnements lui ont apporté des formations très pratiques. Florence Delisle-Errard se souvient ainsi des formations pitchs "désagréables, mais précieuses" ! Ou encore des sessions de co-développement d’Antropia qui lui auront également permis de répondre à certaines interrogations, comme le profil du premier salarié, grâce aux échanges avec d’autres entrepreneurs. Des outils indispensables pour développer son association.

"Il est important de maximiser l’usage des parcours d’accompagnement"

Si, aujourd’hui, grâce à l'équipe embauchée depuis, Florence Delisle-Errard ressent moins le besoin des entretiens suivis, elle insiste cependant : "Je ne vois pas comment on peut s’en sortir sans accompagnement ! Surtout dans l’entrepreneuriat social où les problématiques sont complexes. Ne pas avoir d’espace-temps pour échanger, cela me semble compliqué".

Outre l’incubation, Habitats des Possibles a bénéficié, fin 2017, du programme Cap’Amorçage (partenariat entre le Conseil régional et Aquitaine Active), un accompagnement collectif sur la structuration de son modèle économique. "Il est important de maximiser l’usage des parcours d’accompagnement : certains éléments peuvent être utiles tout de suite, d’autres vont infuser et peuvent servir plus tard". Ainsi, dans le cadre de l’accompagnement offert par Antropia, les formations en management ne lui ont pas servi immédiatement, mais lui sont très utiles aujourd’hui.

Globalement, l’articulation entre les différents programmes s’est déroulée avec fluidité pour Habitats des possibles. Offrant une forte complémentarité. "Il y a eu très peu de redondance entre ce que proposaient ATIS et Antropia par exemple. Les programmes sont montés différemment et les intervenants sont issus de réseaux différents", explique l’entrepreneure sociale.

"Etre accompagné est un gage de qualité pour les partenaires"

Et quelque soit le stade du projet, l’appui de structures reconnues dans le secteur est essentiel : "Etre accompagné est aussi un gage de qualité pour les partenaires", note Florence Delisle-Errard. Sans oublier les rencontres avec d’autres entrepreneurs sociaux. Pourvoyeuses de précieux conseils, elles permettent aussi, par la suite, de nouer de véritables partenariats.

Prochaine étape pour Habitats des Possibles : le changement d’échelle. Florence Delisle-Errard reconnaît avoir "un gros besoin d’accompagnement" sur ce sujet. "Tout d’abord à la réflexion, mais aussi à la structuration." Notamment car les équipes actuelles - tant salariée que bénévole - sont mobilisées par l’opérationnel. "Et puis il va y avoir des enjeux de réseau sur lesquels nous allons aussi avoir besoin d’aide". Florence Delisle-Errard compte donc naturellement se tourner vers d’autres dispositifs d’accompagnement. Premier programme dans le viseur de la structure : La France s’engage.

Habitats des Possibles, qui comptera 4 salariés à partir de janvier, se lance également dans un nouveau projet d'habitat, initié par le dispositif La Fabrique à initiatives, porté en Nouvelle-Aquitaine par ATIS. Une étude d’opportunité a été menée sur l'année 2018 et le projet est soutenu par AG2R La Mondiale, dans le cadre du programme Silver Solidarités, co-porté avec l'Avise.

>Télécharger le schéma des grandes étapes d'accompagnement de Habitats des Possibles

Thématiques

Économie sociale et solidaire
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