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Décryptage
Italie

La Citta dell'altra economia de Rome : après des années difficiles, le succès

Publié le 20 février 2015 - Mise à jour le 21 avril 2021
La Citta dell'altra economia de Rome a connu quelques déboires depuis sa création en 2007. Gérée par un consortium sans but lucratif depuis 2012, la Cité a diversifié ses activités et accueille aujourd'hui plus de 200 000 personnes par an.

Aménagé sur un espace de 3500 mètres carrés dans les halles de l'ancien abattoir de Testaccio au cœur de la ville, ce centre commercial est dédié à l'économie sociale et solidaire. Son objectif : montrer à la population qu'il existe une "autre économie". Les huit boutiques présentes sont ainsi liées au commerce équitable, aux énergies renouvelables, au recyclage, au tourisme durable et à la finance éthique. Une grande salle de conférence, une librairie pour enfants et adolescents, un bar et un restaurant font partie du complexe, le tout géré depuis août 2012 par le consortium sans but lucratif Citta dell'Altra Economia (CAE).

Une large diversification des activités depuis 2012

Le lieu a été initialement lancé par la municipalité de Rome, qui a pris en charge le montant des travaux (5 millions d'euros), le fonctionnement (900 000 euros par an) et les contrats de location avec les artisans occupant les espaces commerciaux. Quelques années de flottement, avec des commerces plus ou moins en difficulté et une collaboration complexe avec de multiples sociétés de services, ont finalement conduit la Ville à confier la gestion du lieu à un seul partenaire, dans le cadre d'un appel d'offres public lancé en 2012. "A cette époque, il y a eu un changement total, nous avons largement diversifié les activités de la cité," explique Andrea Ferrante, président de CAE qui a remporté le marché.

1,8 million d'euros de budget total

Congrès, conférences et journées de sensibilisation sur l'ESS, concerts à bas prix, animations gratuites pour les enfants pendant les vacances scolaires, marchés "bio" se succèdent ainsi durant l'année, la période la plus chargée étant l'été. "Notre force est d'avoir démontré que notre économie pouvait fonctionner sans subvention," détaille Andrea Ferrante. Le consortium prélève 2% sur le chiffre d'affaires de chaque activité pour financer la cité. Budget total : 1,8 million d'euros, avec une vingtaine de travailleurs sur place, auxquels s'ajoutent de nombreux bénévoles. Le président de CAE souligne toutefois que la mise de départ de la Ville était indispensable pour ce projet d'envergure.

Consolider le modèle économique

A terme, le consortium devrait aussi percevoir les loyers des entrepreneurs sur place, pour le moment en contrat avec la Ville. Il souhaite aussi mettre en place une meilleure sélection des dossiers. "Trois entrepreneurs sur dix seulement marchent bien et payent leur loyer, deux ont déjà fermé, détaille Andrea Ferrante, c'est une problématique sur laquelle nous souhaitons travailler avec la municipalité." Objectif : sélectionner des porteurs de projets ayant un modèle économique viable, leur assurer une visibilité et les accompagner pour permettre leur développement. Le consortium souhaite aussi miser sur les partenariats avec des acteurs privés répondant à leurs critères, et sur des partenariats européens.

Emilie Zapalski, journaliste

 

Pour aller plus loin :

Citta dell'altra economia
Andrea Ferrante, chef de projet
Tél. : 00 39 34 80 18 92 21, courriel : a.ferrante@aiab.it

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Thématiques

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