L’ESS à l’école du lycée
Interviewer le ministre de l’ESS Benoît Hamon en personne : le souvenir restera probablement gravé dans la mémoire des deux élèves journalistes du lycée Le Verrier de Saint-Lô. Ils ont partagé ce moment en restituant l’interview dans un numéro spécial du journal du lycée sur l’ESS.
A l’instar de sept autres établissements, le lycée Le Verrier a participé à la première expérimentation de sensibilisation des lycéens à l’ESS, mise en œuvre par la Cress Basse-Normandie et l’Ardes. Cette expérimentation, voulue par le Conseil régional, se prolongera à la rentrée scolaire prochaine, avant une éventuelle formalisation en appel à projets à la rentrée 2014.
Coconstruction de l’action
Le service ESS de la Région a travaillé avec la Direction Jeunesse et Sports. Celle-ci a initié en 2007 puis mis en place une coordination régionale en 2010 pour l’action Animation, jeunesse, citoyenneté destinée, justement, à établir des axes de sensibilisation à la citoyenneté pour les lycées : culture scientifique, travail de mémoire collective… C’est à un comité de pilotage qu’est revenue la responsabilité de coconstruire le programme et la méthodologie d’action sur l’ESS. Autour des deux services du Conseil régional, étaient réunis le Rectorat, la Cress et l’Ardes. « Cela n’a pas été un travail de commande avec un message spécifique à faire passer. Nous avons co-élaboré les contenus en apportant nos compétences d’animation et partagé nos visions sur ce qui était important de transmettre », raconte Fanny Mollet, chargée de mission à l’Ardes.
L’objectif des deux années d’expérimentation est de concevoir le cadre d’un futur appel à projet, afin d’élargir de manière conséquente le nombre de lycéens concernés. « La sensibilisation fait partie de nos missions. Il s’agit d’apporter aux jeunes la connaissance des acteurs et dynamiques de leur territoire, leur permettre d’en devenir acteur. Au-delà de nos précédentes interventions, cette action facilite une entrée et un partenariat structurant avec les lycées. Précédemment nous menions diverses actions avec les établissements au regard de contacts privilégiés avec des enseignants ou des proviseurs. Le cadre partenarial institutionnel du dispositif permet d’envisager une démarche régionale concertée plus globale. », explique Laure Drège qui a piloté l’action à la Cress Basse-Normandie.
Rencontres concrètes pour les lycéens
Cress et Ardes ont chacune conduit l’expérimentation dans quatre lycées. Quatre temps avaient été imaginés pour la première année : action collective de sensibilisation, développement d’un projet en groupe restreint, restitution de ce projet à l’ensemble de l’établissement et restitution collective entre les huit lycées et partenaires.
Les points forts à cultiver ont été relevés lors de la dernière étape de restitution collective le 15 mai dernier. Ces conclusions sont en cours de discussion au sein du comité de pilotage. Mais la visite de sites d’entreprises ou de réseaux de l’ESS s’est révélée très formatrice pour donner à voir et à réfléchir aux élèves sur la citoyenneté. De l’avis de plusieurs responsables d’établissements, l’ESS est un très bon thème pour favoriser la prise de parole. Les visites in situ d’entreprises ou de lieux collectifs comme la Maison des solidarités qui réunit plusieurs associations et réseaux à Caen est un bon support pour recueillir le témoignage de ceux qui font. La deuxième année d’expérimentation devrait systématiser ces visites et insister aussi sur la nécessaire restitution interne qui peut prendre toutes les formes possibles (conférence, journal, spectacle…)
Dès cette première année d’essai, 500 lycéens ont participé à l’un des huit projets de classe d’une grande diversité : production d’un journal (avec interview de Benoît Hamon), réalisation théâtrale sur la notion de travail via des textes de Brecht, projet de montage d’une cafeteria autogérée, projet de vente de poissons en circuit court au bénéfice de foyers modestes (lycée aquacole de Cherbourg-Octeville). Le budget de 43 000 €, dont 30 000 € dédiés (répartis à parité entre Cress et Ardes) et 13 000 € valorisés au titre des conventions bilatérales annuelles, provient exclusivement du service ESS pour cette phase d’expérimentation. Il a permis de financer l’action des deux structures, ainsi qu’un film et la journée de restitution.
L’ensemble des partenaires acquiesce à l’idée de prolonger l’expérience. « C’est intéressant à deux niveaux, explique Fanny Mollet, de l’Ardes, « Nous touchons là le grand public, car nous pouvons imaginer que les lycéens en parlent à leurs parents. Et pour des élèves qui seraient plus sensibles que les autres, c’est un moyen de susciter des vocations. »
Philippe Chibani-Jacquot
Pour aller plus loin :
Conseil régional de Basse-Normandie
Florence Leblanc-La Rosa
Chef de service économie sociale et solidaire
02 31 06 98 48
f.larosa@crbn.fr
CRESS Basse-Normandie
Laure Drege, responsable du développement économique et des territoires
02 31 06 09 23
laure.drege@cress-bn.org
Site de la CRESS Basse-Normandie
Ardes
Fanny Mollet
Chargée de mission
02 31 82 43 91
ardes-bn@wanadoo.fr
Site de l’ARDES
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