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Portrait

FAIR Spirits

Publié le 11 février 2014 - Mise à jour le 12 octobre 2020
« J’avais envie de créer un produit à la fois haut de gamme et éthique ; de coupler l’univers du business plaisir au commerce équitable. » Alexandre Koiransky a créé FAIR Spirits, une entreprise de production et de commercialisation de spiritueux haut de gamme et certifiés "commerce équitable". Son produit phare, la vodka de quinoa, a été élue meilleure vodka du monde à 4 reprises aux Etats-Unis face aux marques de grands groupes.

« Après mes études, je suis parti aux Etats-Unis pour y commercialiser du Cognac produit par une société française. Je vendais alors les produits dans les ghettos afro-américains. Au bout de 5 années, j’ai eu envie de créer ma propre marque de spiritueux en prenant le contrepied de ce que je faisais alors. L’idée de vendre du haut de gamme me plaisait, mais je voulais y ajouter une dimension éthique sans vraiment savoir comment m’y prendre ». Le futur entrepreneur tombe alors par hasard sur une interview de Jean-Marc Borello, président du groupe SOS, qui parlait du secteur de l’Economie sociale et solidaire. « Je l’ai contacté, puis rencontré. Il m’a parlé des possibilités et des différentes formes d’implication dans le secteur social et solidaire, et c’est ainsi qu’il a confirmé ma vision d’une ligne de spiritueux français produits à base d’ingrédients certifiés commerce équitable. »

Un business alliant plaisir et éthique


L’entreprise FAIR Spirits est née en 2009. C’est aujourd’hui la première ligne de spiritueux haut de gamme certifiée commerce équitable. « Dans le marché classique des spiritueux, les fournisseurs sont souvent très mal payés. Nous avons voulu créer un système plus sain, que ce soit au niveau du sourcing ou de la commercialisation. Nous travaillons en relation directe avec des coopératives du Tiers-monde », explique Alexandre. « Nous leur achètons au prix fort les ingrédients équitables, puis les importe vers la région de Cognac où nous travaillons avec des artisans de renom pour fabriquer des spiritueux selon le savoir-faire traditionnel français. » La vodka, son produit phare, est créée à partir de quinoa importé de Bolivie. « On commence par fabriquer une bière de quinoa. Puis, celle-ci est distillée pour en faire de la vodka. Nous avons imaginé des processus de fabrication spécifiques à chaque produit. »

Aux côtés de la vodka, une liqueur de café du Mexique ou une liqueur de baies de Goji du Tibet. L’entrepreneur trouve ses producteurs grâce à Flo-cert , un organisme international basé en Allemagne qui est reconnu par l’ONU. En plus de la dimension équitable, l’entreprise respecte un certain nombre de valeurs, comme la parité femmes hommes ou la règle du 1/5ème qui permet de réduire les écarts de salaires. « Comme toute entreprise, notre objectif est d’être rentable et de vendre. Mais le fait de combiner cette rentabilité à l’entrepreneuriat social est une motivation supplémentaire. L’objectif n’est plus le gain, mais la manière dont on y accède. »

Des produits équitables, originaux et ambitieux


L’entrepreneur, qui travaille actuellement à la sortie d’un rhum jamaïquain pour le 1er trimestre 2013, trouve toutefois dommage qu’il soit parfois difficile d’accéder à l’information lorsque l’on souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat social. « Il faut chercher l’information et savoir que ça existe. L’idéal serait que tous les jeunes sachent que se lancer, c’est possible, et qu’il y a des aides d’accompagnement pour ça ! »

Aujourd’hui, l’entreprise embauche 8 salariés en France, en Angleterre et aux Etats-Unis. « 75% de notre chiffre d’affaires est réalisé aux Etats-Unis. C’est culturel, là-bas, le commerce équitable marche vraiment très bien. Les gens ont l’habitude de payer plus cher pour des produits qui servent une cause. » En France, on peut trouver les produits FAIR dans des bars à cocktails parisiens, chez des cavistes indépendants ou dans des grands magasins comme la Grande épicerie du Bon Marché. La structure commence à se développer en Angleterre, au Portugal et en Espagne, avec pour objectif d’être présente dans tous les pays d’Europe d’ici deux ans. « Nous avons également commencé à commercialiser nos produits au Japon »

« Nous travaillons beaucoup en lien avec des marques positionnées sur le développement durable. Mais le fait que le produit soit issu du commerce équitable ne suffit pas à lui seul pour vendre, surtout dans le marché des spiritueux. C’est par l’originalité et la qualité du produit que nous faisons la différence. »

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