Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) : de quoi parle-t-on ?

Définis par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 (dite loi Lamy), la liste et les contours des quartiers prioritaires de la politique de la ville sont élaborés par l’ANCT. Ceux-ci sont identifiés à partir de différents critères de revenu et de population : 

• se situer dans une unité urbaine de plus de 10 000 habitants ;
• accueillir minimum 1 000 habitants ;
• le critère de revenu des ménages est défini par le « décrochage » par rapport aux revenus de l’unité urbaine du QPV et par rapport aux revenus de la France Métropolitaine.

La politique de la ville s’appuie sur des dispositifs et des outils spécifiques : 

• au niveau national : une politique publique soutenue par un ensemble de dispositifs (programme de réussite éducative, cités éducatives, programme adultes-relais, cités de l’emploi, Les entreprises s’engagent, etc.) ;
• au niveau local : un outil partenarial territorialisé, le contrat de ville, qui formalise les engagements de l’État, des établissements publics et des parties prenantes (collectivités territoriales, organismes de protection sociale, acteurs du logement, acteurs de l’emploi, conseils citoyens etc.) pour une durée de six ans.

* Source : Observatoire national de la politique de la ville (ONPV)

Où se situent les quartiers prioritaires en France ?

Portée par l’ANCT, la plateforme SIG-ville, permet d’identifier les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) à partir d’une adresse, d’un département, d’une commune, etc. Il s’agit d’un outil utile pour identifier la part des habitants résidant en QPV.

Marqués par des inégalités économiques et sociales, ces territoires d’intervention de la politique de la ville cumulent généralement de nombreuses difficultés (ségrégation sociale, freins à la mobilité, échec scolaire, éloignement des principaux pôles économiques et sociaux-culturels, manque de services de proximité, etc.). L’un des enjeux prioritaires dans les QPV est notamment celui de l’emploi.

Les habitants des QPV font face à un taux de chômage deux fois plus élevé que celui enregistré dans des quartiers environnants (18,3 % contre 7,5 %). Cet écart est encore plus important pour les moins de 30 ans, les descendants d’immigrés et les personnes peu diplômées. Différents facteurs peuvent expliquer ces écarts de chômage : 

• un accès limité à la formation ;
• un déficit d’infrastructures de transport ou d’accès à un véhicule ;
• un niveau de maîtrise de la langue française insuffisant, etc. 

Par ailleurs, si la part des ouvriers ou employés résidant en QPV a diminué au profit des cadres et professions intellectuelles, elle reste presque deux fois plus importante que dans les quartiers environnants. Les formes d’emplois y sont également plus précaires : une grande proportion correspond à des CDD et des missions d’intérim (20,7 % contre 11,4 %).