Covid 19 : quels impacts sur les structures d'insertion ?
De forts impacts sur l'activité mais un accompagnement socio-professionnel maintenu
D’après l’étude réalisée en avril par la Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES), la quasi-totalité des SIAE (plus de 95%) a diminué ou arrêté ses activités pendant la crise, d’où un recours généralisé à l’activité partielle (pour 87% des SIAE). Beaucoup de SIAE sont très affectées notamment dans les secteurs des services à la personne et à la collectivité, de l’entretien des espaces verts et du bâtiment.
Ces difficultés ont eu un impact sur les effectifs en insertion, qui ont diminué de 21 % en moyenne, avec des baisses plus fortes au sein des structures qui pratiquent la mise à disposition de personnel (entreprises de travail temporaire d’insertion : - 54 % ; associations Intermédiaires : - 28 %) que parmi celles qui embauchent pour leur propre activité (entreprises d’insertion : - 8 % ; ateliers et chantiers d’insertion : - 4 %).
Par ailleurs, la très grande majorité des SIAE (86%) a mis en place des mesures pour adapter et maintenir, à distance, l’accompagnement socio-professionnel des salariés en insertion.
Des difficultés financières à anticiper pour les SIAE
Sur la trésorerie, l’inquiétude n’est pas généralisée puisque près d’un tiers des SIAE n’ont pas de difficulté et un peu moins de la moitié sont confiantes pour trouver des solutions face à leurs besoins. 15% des SIAE en revanche sont en difficulté pour répondre à leurs besoins.
Cependant, la majorité des SIAE anticipe un impact négatif de la crise sur leur résultat net de fin d’année, estimé à au moins 10%. 1 SIAE sur 5 n’est pas en capacité d’estimer cet impact, ce qui peut être le signe d’un besoin de renforcement du pilotage économique et financier.
Pour appuyer les SIAE face à ces besoins financiers, un plan de soutien et de développement de l’IAE de 200 millions d’euros, fruit notamment d’une forte mobilisation collective des réseaux de l’IAE, a été acté par l’Etat courant juin.
D'importants besoins d’accompagnement exprimés
Pour répondre à ces difficultés, de nombreuses SIAE engagent une réflexion sur leur modèle économique, avec plusieurs pistes : augmenter leurs activités de démarchage commercial (envisagé par un peu plus des deux tiers), tenter d’obtenir des subventions supplémentaires (envisagé par près de la moitié) et se repositionner sur des activités nouvelles (envisagé par plus d’un tiers), principalement dans les services à la personne et à la collectivité, l'agriculture et les espaces verts, et le commerce. Seule une minorité de SIAE envisage de baisser ses effectifs. Ceci tend à montrer que les SIAE cherchent, dans leurs réponses à la crise, à préserver leur mission sociale, tout en capitalisant sur de nouvelles opportunités pour se développer et innover.
Selon l’étude réalisée par la Fédération des acteurs de la solidarité, près de 40% des SIAE répondantes expriment le besoin d’être accompagnées pour évaluer l’impact de la crise et déployer un plan d’action. L’étude relève également que ce besoin d’accompagnement est manifesté de façon plus prononcée par les SIAE de moins de 25 emplois en équivalent temps plein (ETP).
L’écosystème de l’appui et de l’accompagnement, notamment les réseaux de l’IAE et le Dispositif local d’accompagnement (DLA) est mobilisé pour soutenir les SIAE dans la perspective de la relance.
>> Pour en savoir plus, consultez la rubrique dédiée à l'insertion par l'activité économique sur avise.org
>> Pour plus d'informations sur le Dispositif local d'accompagnement (DLA), consultez www.info-dla.fr