Décryptage
Nouvelle-Aquitaine

Grande Région : les musiques actuelles donnent le "La" !

Publié le 24 juin 2016 - Mise à jour le 14 mai 2021
Fin 2014, les réseaux des musiques actuelles, le RAMA et la FEPPIA en Région Aquitaine, le PRMA en Région Poitou-Charentes et un collectif informel d'acteurs limousins, lancent une réflexion commune pour anticiper la fusion des Régions. Une démarche de rapprochement soutenue par les partenaires publics.
"La Tournée" - organisée par le RAMA
Guy Garcia - Administrateur du RAMA et Directeur de "Sans réserve"
Eric Roux, Administrateur du RAMA et Directeur de la Rock School Barbey

"Coopérer, on sait faire !"

Le Réseau Aquitain des Musiques Actuelles (RAMA) a vocation à faire travailler ensemble les acteurs culturels pour mieux appréhender les mutations, les anticiper et s’y adapter. Rien d’étonnant donc à ce que le réseau lance dès 2014 une réflexion commune autour de la réforme territoriale avec le PRMA (Pôle Régional des Musiques Actuelles de Poitou-Charentes), le FEPPIA (Fédération des labels Indépendants d'Aquitaine) et un collectif informel d'une quinzaine d'acteurs limousins. "Nous voulions construire librement le terrain de nos actions et éviter qu'un schéma nous soit imposé. Coopérer on sait faire !", explique Eric Roux, administrateur du RAMA, Directeur de la Rock School Barbey (scène bordelaise des musiques actuelles) et membre du CESER Nouvelle-Aquitaine.

Courant 2015, une première série de réunions permet de valider "la complémentarité des activités des réseaux et notre volonté commune de créer une nouvelle entité reflet des musiques actuelles qui rassemble l’ensemble des acteurs de la région", explique Lionel Rogeon, administrateur du PRMA et Directeur du Camji, espace dédié aux musiques actuelles à Niort. Le processus est lancé.

La construction de la méthodologie a elle-même fait l’objet d’une concertation. "On a eu à cœur de la faire valider par les réseaux. Chacun a pu l’amender", précise Guy Garcia, administrateur du RAMA et Directeur de la salle de concert Sans réserve à Périgueux. Des ateliers réguliers sont organisés pour travailler autour de deux volets : les ressources humaines et le modèle économique.

Les membres du Conseil d'administration et plus largement les adhérents ainsi que les salariés participent à ces temps de réflexion et de concertation. Quant aux élus référents et aux interlocuteurs au sein des services de l'Etat, ils n'interviennent pas directement mais sont régulièrement informés des avancées. "Leur regard sur notre démarche est bienveillant", précise Lionel Rogeon. Une relation basée sur une confiance réciproque confirmée par Jacques Le Priol, chargé de mission ESS à la Région : "le rapport entre ces acteurs et les services de la Région est volontairement très simple et transparente".

Accompagnement sur-mesure

En 2014, le RAMA répond avec succès à l’appel à manifestation d’intérêt Innovation sociale lancé par la Région Aquitaine. Jacques Le Priol précise le soutien apporté dans ce cadre : "Nous les avons accompagnés dans la création d’un fonds de trésorerie mutualisé, dans la réflexion sur la complémentaire santé… et dans le changement de pratiques. L’aide est également financière avec un soutien de 40 000 € en 2015. L’objectif global était d’amener les acteurs dans une logique totale de transparence". Ces outils ont déjà bénéficié aux adhérents du RAMA et ils pourront, à terme, servir aux adhérents du réseau élargi. Une première étape de structuration et d’outillage avant de penser plus large.   

Un second dispositif, porté par le CNV (Centre national de la chanson et variétés et du jazz), la Région Aquitaine et la Direction régionale des actions culturelles (DRAC), offre la possibilité aux réseaux de bénéficier d’une mission d’accompagnement dans le cadre du processus de rapprochement. Deux intervenants, une enseignante chercheuse - pour le volet ressources humaines et gouvernance - et un consultant spécialisé dans l’ESS - pour le volet modèle économique - sont alors choisis pour animer le dynamique de regroupement. 

Le processus de concertation n'est pas tout à fait achevé mais Eric Roux et Guy Garcia estiment déjà qu’il est "satisfaisant". "C’est un temps important par rapport à ce que va être le futur réseau et le service apporté aux adhérents", ajoutent-ils.

Co-construction des politiques publiques

Si les conclusions ne sont pas encore connues, la co-construction des politiques publiques apparaît déjà comme l'un des 4 principaux axes de la future maison des musiques actuelles aux côtés des missions de valorisation et promotion, services aux adhérents et animation.

Un principe déjà ancré dans les pratiques actuelles des réseaux. "En Aquitaine, le RAMA est systématiquement sollicité en amont des décisions régionales sur les musiques actuelles, dont les règlements d'intervention. Cette concertation permet l’adoption de politiques en adéquation avec la réalité du terrain’, explique Eric Roux. "En fait, la co-construction nous en faisions avant même que le terme n’existe !". Et la création d'une nouvelle entité ne devrait pas remettre en cause ce travail en bonne intelligence, essentiel à la structuration de la filière des musiques actuelles.   

Les deux experts en charge de l’accompagnement remettront leurs préconisations d’ici fin juillet. Au regard de la Loi ESS adoptée en juillet 2014, les réseaux devront attendre un minimum de 6 mois avant de se constituer en réseau fusionné. La nouvelle entité pourrait donc voir le jour tout début 2017.

Pauline BIAN-GAZEAU

> Pour aller plus loin, découvrir le décryptage "Culture : l'art de cultiver les coopérations".

Crédit photo : RAMA

Thématiques

Économie sociale et solidaire
Politiques publiques Région

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