Décryptage

Tourisme social et solidaire : de quoi parle-t-on ?

Publié le 02 juin 2023 - Mise à jour le 23 août 2023
Tourisme « social », « solidaire », « responsable », « durable » ou « éthique »... comment définir ces différents termes et quelle a été leur évolution ?

Tourisme social et solidaire, au service des hommes et des territoires

À l’échelle internationale, le Bureau international du tourisme social – fondé en 1963 et devenu depuis l’Organisation internationale du tourisme social (ISTO) – présente le tourisme social selon la définition suivante :

[Le tourisme social est] l’ensemble des rapports et des phénomènes résultant de la participation au tourisme et en particulier de la participation des couches sociales aux revenus modestes. Cette participation est rendue possible, ou facilitée, par des mesures d’un caractère social bien défini. 
Article 3 des statuts du BITS – ISTO

En 1972, la Charte de Vienne, adoptée par l’organisation, présente le tourisme comme un « fait social fondamental » et demande aux opérateurs de développer leurs engagements pour que le tourisme soit un moyen d’épanouissement et de maturation humaine accessible à tous, dans un esprit proche de l’éducation populaire.

 

Enfin, en 1996, la Déclaration de Montréal intègre officiellement l’environnement dans les préoccupations d’un tourisme social qui cherche à concilier « développement touristique, protection de l’environnement et respect des populations locales » (article 8).  

 

En France, le tourisme social et solidaire se définit à la fois par le champ légal, ses dispositifs d’accessibilité financière et son appartenance à l’économie sociale et solidaire et à ses valeurs. L’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (UNAT), réseau représentatif du secteur, fondé en 1920, a mené un travail de fond pour aboutir à une définition de référence : « un projet au service des hommes et des territoires, porté par des acteurs touristiques engagés et reconnus par le tissu des acteurs de la filière ».  

 

Pour l’UNAT, cette forme de tourisme se caractérise par les principes suivants :

  • un tourisme humaniste, vecteur de lien et de mixité entre les populations touristiques et locales ; 

  • un tourisme équitable  dans la répartition des revenus, l’utilisation des ressources et l’accès pour tous ; 

  • un tourisme soucieux de son empreinte écologique  protégeant l’environnement local et planétaire et préservant l’équilibre des écosystèmes.  

Tourisme solidaire ou équitable et séjours à l’étranger

Le tourisme solidaire ou équitable est né dans les années 1970 au Sénégal, dans la région de Casamance, avec la création de campements villageois visant à développer le tourisme rural et contribuer au développement des zones éloignées du tourisme. Les villageois assurent alors la gestion des campements et les bénéfices permettent le financement de projets d’intérêt collectif.

 

Dans les années 1990, l’offre se professionnalise, avec la création d’agences comme Croq’Nature, Vision du Monde ou encore Point-Mulhouse, devenue  Point Afrique

 

Dans les années 2000, le secteur se structure et s’organise avec la tenue du premier Forum International du Tourisme Solidaire et Développement Durable (FITS) en 2003 et la création d’un réseau dédié en France, l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (Ates), en 2006.  

 

L’ISTO définit le tourisme responsable comme « un tourisme privilégiant le service des personnes, des communautés et des territoires, et s’identifiant notamment sous les termes de tourisme responsable, solidaire, équitable ou communautaire ». L’ISTO relie cette forme de tourisme à cinq  Objectifs de Développement Durable (ODD) établis par les Nations Unies dans leur stratégie à l’horizon 2030 : l’accessibilité, l’environnement, la solidarité, le commerce équitable et la qualité de vie. 

 

Pour le réseau Ates, le tourisme équitable et solidaire se définit autour de trois piliers : la solidarité, le commerce équitable et l’économie sociale et solidaire.

 

Il se caractérise également par des principes d’action forts, exprimés dans la charte d’engagement du réseau : 

  • l’échange et la rencontre entre hôtes et voyageurs ;

  • la contribution du voyage au développement de la destination ;  

  • l’équilibre de la relation partenariale ;

  • l’application d’un prix juste ; 

  • la transparence de l’information. 

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