Élaborer mon modèle économique d’entreprise de l’ESS

Publié le 21 avril 2023 - Mise à jour le 14 mars 2024
Comment générer des revenus, notamment si votre projet s’adresse à des personnes en situation de précarité ? De quelle façon couvrir vos charges et vos salaires ? La question du modèle économique de son entreprise se pose dès la construction du projet. Objectif : assurer sa viabilité économique et sa pérennité.

Qu’est-ce qu’un modèle économique  ?

Le modèle économique, ou business model, décrit la manière dont l’entreprise va générer sa rentabilité. Il s'agit d'une représentation cohérente des ressources de l'entreprise pour engendrer des revenus grâce à son activité et pour les réinvestir dans celle-ci. 

 

Pour bâtir un modèle économique, il faut au préalable fixer un premier objectif, qui doit correspondre à la stratégie globale de votre activité.

 

Vous serez ensuite en mesure : 

  • d'évaluer et définir les moyens à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif (les coûts) ; 

  • d’identifier les ressources à mobiliser pour financer ces coûts (les revenus).  

Faites-vous accompagner pour construire votre modèle économique, juridique ou organisationnel !

Les incubateurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont spécialisés dans l’accompagnement à la création de projets d’utilité sociale ou environnementale. Au nombre de 130 et présents sur l’ensemble du territoire français, ils peuvent vous accompagner notamment dans la définition de votre modèle économique, juridique et organisationnel. Par ailleurs, des financeurs spécialisés, comme le réseau France Active, proposent du conseil sur le volet économique et la stratégie de financement. 

Quels sont les différents modèles économiques dans l’économie sociale et solidaire ?

Dans l’économie sociale et solidaire (ESS), on distingue trois grands modèles :

  • le modèle marchand, dont les revenus proviennent entièrement de l’activité de l’entreprise (pas de subvention touchée par l’entreprise). Exemple : la plateforme d’investissement participatif LITA.co qui finance ses activités grâce aux commissions prélevées sur les levées de fonds réalisées ;

  • le modèle non marchand : il s’appuie sur des aides publiques, des dons privés ou de l’investissement de bénévoles. Illustration avec les Petits Frères des Pauvres, association nationale d’aide aux personnes âgées isolées ;

  • le modèle hybride : il associe les revenus provenant de l’activité, des aides publiques, des dons privés ou de bénévoles. Exemple : l’atelier vélo Dynamo dont les revenus proviennent des activités marchandes (cotisations, vente de matériel pour les particuliers, prestations autour de la promotion du vélo, etc.) mais également de subventions des collectivités locales et de l’État. L’accessibilité financière des services pour les usagers est ainsi garantie.

France Active, principal financeur des structures de l’ESS, recense quatre types de modèles économiques hybrides

  • le modèle intégré : l’activité économique est fondue dans le projet social. Exemple : l’entreprise d’insertion Tri Vallées, qui accompagne des personnes vers l’emploi en développant une activité de vente de vêtements d’occasion ; 

  • le modèle redistributif, ou “Robin des bois” : les bénéficiaires participent au prix de l’action en fonction de leurs moyens. Illustration avec le garage solidaire Solidarauto37, qui applique deux grilles tarifaires pour ses services de réparation : un tarif sympathisant et un tarif solidaire incluant une réduction sur le taux horaire de facturation. ; 

  • le modèle complémentaire : l'activité économique est au service de l'action. Exemple : le modèle de la CLCV, association nationale de consommateurs et usagers, qui repose sur les cotisations de ses membres mais aussi sur les revenus issus de la vente de ses publications ;

  • le modèle accessoire : l’activité lucrative est accessoire et souvent dissociée du cœur du projet social. Ce modèle est adopté notamment par l’association ERIS, qui finance un projet d’école de langue française pour les personnes migrantes grâce aux bénéfices d’un restaurant associatif. 

Comment construire mon modèle économique ?

Le modèle économique que vous imaginerez au début de l’aventure sera amené à évoluer : il n’est pas permanent mais vivant. Votre modèle économique doit mûrir et être interrogé au fil du temps en fonction de vos changements d’activités, de vos partenaires, etc. 

 

Avant de vous interroger sur la façon de générer de l’argent, envisagez d’abord votre modèle dans son ensemble : définissez vos activités, vos publics cibles, vos canaux de distribution, ainsi que vos sources de revenus et vos charges. Il s’agira ensuite de définir des hypothèses économiques et d’établir des prévisionnels pour chacune d’entre elles (définir les prix, le nombre de salariés potentiels, etc.).  

 

Le Social Business Model Canvas, adapté du modèle d’Alexander Osterwalder, vous permet de vous poser les questions essentielles pour construire votre modèle économique. Dans ce modèle, votre business model est représenté en une seule page, au travers d’un canevas. Pour bien utiliser cet outil, planifiez des réunions de travail en équipe, tous les trois à six mois, pour questionner votre projet et réécrire ce canevas. Renseigner ce tableau est en effet un processus non-linéaire qui impose des allers-retours et des questionnements. 

Besoin social
Représentation du Social Business Model Canvas par l’Avise, dans son guide Se lancer dans l’entrepreneuriat social (Avise, 2020)

D’autres outils peuvent vous aider à construire votre modèle économique : 

Thématiques

Modèle économique
Gouvernance et statuts Entrepreneuriat social

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