Aborder les montagnes russes de l’entrepreneuriat social
Vous avez une bonne idée ? C’est un bon début. Mais ce n’est qu’un début.
Il est important de comprendre et de jauger le temps que la phase de lancement et de test va prendre : de quelques mois à quelques années ! Il n’y a pas de modèle tout fait à suivre ; tout dépend de la personne ou du groupe porteur de l’idée, de vos expériences, de l’échelle du projet et de son degré d’innovation.
L’aventure entrepreneuriale s’apparente plus aux montagnes russes, avec des hauts et des bas, qu’à un parcours prévisible, linéaire et uniforme. Mais, vous vous en doutez, il n’existe pas de parcours type. Vous rencontrerez sûrement de belles victoires comme des périodes de doutes, des échecs et des changements de plans, tout cela fait partie du processus.
Évaluer le temps de maturation de son projet
Dans l’entrepreneuriat social, la phase de gestation, de maturation et de création est réputée plus longue que dans l’entrepreneuriat classique. Le porteur de projet cumule l’exigence nécessaire à toute création d’activité et les spécificités de l’entrepreneuriat social.
Positionner son projet : innovant ou pas innovant ?
L'innovation se définit selon 4 critères socles :
· Réponse à un besoin social mal ou pas satisfait
· Génération d'autres effets positifs
· Besoin d'expérimentation et prise de risque
· Implication des acteurs concernés
Attention, si beaucoup de fonds sont désormais dédiés à l'innovation sociale, un projet n'a pas besoin d'être innovant pour répondre de manière pertinente aux besoins du territoire !
>> Pour en savoir plus, consultez le dossier Innovation sociale de l'Avise
Mesurer l'investissement personnel nécessaire
En tant qu'entrepreneur, il est indispensable d'investir beaucoup de temps et d'énergie dans le lancement de votre activité, avec un impact à anticiper sur votre situation financière.
Plusieurs questions à vous poser avant de se lancer dans un projet :
- Souhaitez-vous vous consacrer à ce projet à temps plein ou à temps partiel ?
- Souhaitez-vous garder une activité principale ou secondaire ?
À partir du moment où vous avez l’idée et commencez à en parler, il y a de grandes chances pour qu’elle vous occupe l’esprit jour et nuit. Toutefois, il n’est pas toujours facile de se consacrer à 100 % à un projet qui ne rapporte rien au début !
Si certains porteurs de projet travaillent encore en parallèle pendant les premiers mois de réflexion, ils essaient de consacrer un maximum de leur temps au développement de leur projet au stade de l’incubation, c’est-à-dire au moment de la réalisation de l’étude de faisabilité et de l’expérimentation. En guise d’exemple, l’incubateur Ronalpia demande aux entrepreneurs de consacrer au moins les trois quarts de leur temps à leur projet.
Concernant votre capacité à vous rémunérer à moyen terme, il n’y a pas de règle : quelques mois après la création, un ou deux ans après ? Les facteurs qui entrent en jeu sont nombreux :
- la complexité du projet,
- le degré d’innovation,
- les cibles du projet,
- etc.
Pour faire face à cette période sans rémunération, Pôle Emploi peut s’avérer un véritable allié puisqu’il est possible, sous certaines conditions, de continuer à percevoir ses Allocations de retour à l’emploi (ARE) pendant la phase de création ou de demander le versement d’un capital qui correspond à une partie de vos droits restants : c’est l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE).
La réalisation de petites actions et événements peut aussi permettre de générer de premiers revenus ! Enfin, il existe quelques dispositifs d’aide à l’amorçage permettant de financer l’étude de faisabilité et l’expérimentation.